Travaillé avec les acteurs de terrain et tous les partenaires de l’Agence, ce plan d’action vise à anticiper au mieux les tensions, coordonner au plus près l’action des professionnels et réguler avec efficacité les flux de patients dans les secteurs les plus tendus.
Un capacitaire régional en légère hausse
L’enquête régionale réalisée par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France auprès des établissements de santé franciliens enregistre une amélioration notable du taux de participation (60 % cette année, contre 53 % en 2024). Le taux d’ouverture prévisionnel des lits apparaît légèrement supérieur, passant de 85 % à 87,9 % entre 2023 et 2025. L’évolution est globalement positive, avec une hausse moyenne de 990 lits ouverts entre 2024 et 2025 sur l’ensemble de la période, et un renfort notable d’environ 500 lits supplémentaires au cœur de la période estivale, autour de la semaine du 15 août, notamment en médecine.
Ce constat est un signal fort de la mobilisation des professionnels, d’autant plus qu’en 2024, les établissements de santé avaient été fortement mobilisés en prévision des Jeux Olympiques pour garantir un niveau capacitaire suffisant. Cette évolution traduit une amélioration continue de la mobilisation des lits pendant la période estivale même si des disparités territoriales et en fonction des spécialités demeurent.
Des actions pour faciliter l’accès aux soins et fluidifier les parcours pendant l’été
L’ARS Île-de-France soutient plusieurs dispositifs visant à organiser la continuité des soins cet été. L’objectif est que chaque patient ait accès au bon niveau de prise en charge, en ville ou à l’hôpital, afin notamment d’éviter les engorgements inutiles des services d’urgences. Plusieurs mesures sont ainsi déployées ou reconduites pour anticiper les tensions et soutenir les professionnels :
Des mesures de pilotage et de coordination accrues, au niveau départemental, les délégations de l’ARS mettent en place des réunions de suivi des tensions en lien avec les offreurs de soins. La fréquence de ces réunions est ajustée en fonction des besoins identifiés sur le territoire, avec une tenue généralement hebdomadaire. Un suivi au niveau régional des situations de tension est maintenu tout l’été.
Les leviers habituels en matière de mesures RH sont reconduites en 2025 (déplafonnement et sur-majoration des heures supplémentaires, prime de solidarité territoriale pour les personnels médiaux, renforts étudiants en santé, recrutement d’internes disposant d’une autorisation de remplacement, etc.).
Les 8 services d’accès aux soins (SAS) sont opérationnels sur les territoires d’Île-de-France. Accessible via le 15, le SAS est un service universel accessible à tous sur tous les territoires, quel que soit le lieu d’appel, afin que l’usager soit orienté vers l’offre de soins non programmées la plus adaptée à son besoin.
Maintien ou réactivation de mesures spécifiques déployées par l’agence pour garantir la continuité des soins, notamment en périnatalité et en psychiatrie. Plusieurs cellules permettent de coordonner la gestion des lits et améliorer l’accès aux soins :
La cellule de transferts in utero dont le rôle est de faciliter le transfert des femmes nécessitant une prise en charge spécifique dans une autre maternité.
La cellule d’appui à l’inscription en maternité (AIMA) qui vise à ne pas laisser de femmes sans suivi de grossesse ou sans inscription en maternité ;
- Désormais 4 départements disposent au sein de leur SAS d’un SAS psychiatrique pour améliorer la prise en charge des patients à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et plus récemment dans les Yvelines. Un 5e projet est en cours de déploiement en Essonne ;
La cellule régionale d’appui à la recherche des lits d’hospitalisation en psychiatrie visant à appuyer les établissements autorisés en psychiatrie, pour limiter la durée d’attente aux urgences générales des patients accueillis pour motif psychiatrique avec indication d’hospitalisation
Développement de l’admission directe dans les services hospitaliers sans passer par les urgences. Cette mesure, davantage centrée sur les personnes âgées, vise à renforcer les liens entre les EHPAD ou le domicile et les services hospitaliers. Elle se traduit notamment par la mise en place d’un numéro d’accès direct pour les admissions à destination des médecins coordonnateurs d’EHPAD et médecins de ville, et une astreinte téléphonique pour obtenir l’avis d’un gériatre.
Mesures spécifiques pour la prise en charge des personnes âgées ou hospitalisées
Augmentation du temps de travail des personnels soignants non médicaux en poste en EHPAD et SSIAD et possibilité de prise en charge du financement des heures supplémentaires pour les professionnels soignants non médicaux réalisées entre le 1er juillet et le 30 septembre 2025 par l’ARS Île-de-France.
CDD canicule en EHPAD : Possibilité de recruter des CDD d’été destinés à renforcer l’équipe de l’EHPAD pour la gestion des épisodes de canicule (prévention de la déshydratation, accompagnement des résidents en salles climatisées, ateliers cuisine, sensibilisation des usagers, relations avec les familles, etc.) entre le 1er juillet 2025 et le 30 septembre 2025.
Ces mesures identiques en 2024 avaient représenté une dépense de 3 millions d’euros pour la région.
Hébergement Temporaire en Sortie d’Hospitalisation (HTSH) : le dispositif lancé en 2023 a vocation à garantir aux personnes âgées un accompagnement médico-social adapté à la suite d’une hospitalisation, l’ARS Île-de-France prenant en charge 30 jours de séjour dans un EHPAD ou USLD pour permettre des sorties d’hospitalisation plus rapides le temps de mettre en place une solution pérenne pour la personne à domicile ou en établissement. Ce dispositif permet de d’améliorer et sécuriser le retour à domicile d’une personne âgée après un séjour hospitalier, de faciliter les sorties d’hospitalisation pour les personnes âgées en perte d’autonomie et aussi de limiter les durées moyennes de séjour à l’hôpital faute de solution de sortie. En 2025, mobilisation de 220 places permanentes dans 31 EHPAD ou en 4 USLD de la région, réparties entre les 34 filières de soins gériatriques franciliennes.
Information et orientation des Franciliennes et Franciliens tout au long de l’été
Des actions de communication relatives à la chaleur et au bon usage du recours aux soins non programmés sont menées auprès des professionnels, des collectivités et des usagers.
Pour prévenir les épisodes de canicule sur le territoire francilien, l’ARS diffuse tout au long de l’été au grand public des conseils pour se protéger de la chaleur (via le kit de communication du ministère) et rappelle aux structures sanitaires et médico-sociales, à la veille de chaque épisode de canicule, les mesures spécifiques à mettre en place. Au-delà de l’impact sanitaire direct des vagues de chaleur, la vigilance des services de soins est appelée sur les éventuels effets indirects (risque de rupture d’alimentation électrique par exemple).
L’épisode de canicule rencontré actuellement en France a conduit à la mise en place de ce dispositif d’alerte. L’impact sur le secteur sanitaire et médico-social fait l’objet d’une vigilance particulière.
Concernant le recours aux soins non programmés, un courrier de l’ARS et de l’Assurance Maladie a été adressé courant juin pour sensibiliser les professionnels de ville dans l’orientation de leurs patients (médecins généralistes, pédiatres, pharmaciens, infirmiers, kinés). Des flyers ont également été mis à disposition dans les lieux fixes de garde pour sensibiliser les usagers à composer le 15 avant de se déplacer et bénéficier de l’orientation la plus adéquate au regard de leur situation.
En complément, une campagne de communication rappellera les bons réflexes en cas de besoin de soins non programmés. Elle mettra en avant les trois étapes-clés :
Consulter son médecin traitant
Chercher un rendez-vous près de chez soi, se renseigner auprès d’un pharmacien ou consulter la carte des lieux de soins
Appelez le 15 avant d’aller aux urgences.
Un suivi régional et départemental des tensions sur l’offre sera effectué tout l’été par les équipes de l’ARS avec l’ensemble des acteurs et offreurs de soins, et les mesures réévaluées pour répondre au mieux aux besoins des populations.