Santé sexuelle : stratégie et déclinaison régionale en Île-de-France

Cette rubrique est consacrée aux enjeux en matière de santé sexuelle en Île-de-France et à la déclinaison régionale de la stratégie nationale de santé sexuelle portée au niveau national.

Depuis 2017 la France dispose d’une stratégie nationale de santé sexuelle pour les années 2017-2030. Élément de la Stratégie nationale de santé, elle est déclinée en feuilles de route pluriannuelles en concertation avec les acteurs impliqués dans ce champ. 

Cette stratégie reconnaît la santé sexuelle comme un élément indispensable à la santé, dans une approche globale et positive de la santé sexuelle. 

Cette stratégie vise à permettre à toutes et à tous une sexualité épanouie, parce que bien informée, sans violence ni contrainte, sans risque et respectueuse des différences de genre et d’orientation sexuelle. 

Elle inclut à la fois la lutte contre les risques infectieux liés à la sexualité, dont la lutte contre le VIH/Sida, l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), et la lutte contre toutes les discriminations. Elle veille aux besoins de toutes et de tous.

Les enjeux en matière de santé sexuelle en Île-de-France

La région concentre de nombreuses problématiques liées à la santé sexuelle.

Un territoire fortement marqué par la circulation du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) notamment chez les plus jeunes

L’Ile-de-France concentre 40% des cas de l’épidémie VIH/sida déclarés en France. Actuellement, on estime à environ 12 000 le nombre de personnes étant infectées sans le savoir sur la région. Il existe donc un fort enjeu sur le renforcement du dépistage régional afin que les personnes concernées puissent bénéficier d’un traitement et que la progression de la pandémie ralentisse.

En savoir plus sur le VIH/sida en Île-de-France

Les IST (syphilis, gonococcie, chlamydiose) sont en augmentation constante depuis plusieurs années en Île-de-France, particulièrement chez les jeunes de 15 à 25 ans. (Source : bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France). Ces infections sont des facteurs favorisant l’infection par le VIH, mais aussi une cause importante de stérilité en cas d’infection chez la femme. 

Selon le Baromètre santé jeune de 2016, parmi les jeunes Franciliennes sexuellement actives, 13,3 % avaient eu une grossesse non prévue dans les 5 années précédant l’enquête. Parmi les Franciliennes de 15-25 ans ayant déjà eu des rapports sexuels non exclusivement homosexuels, elles étaient 12,1 % à déclarer avoir eu une IVG au cours de leur vie, avec un taux comparable hors Île-de-France. 

On observe un développement préoccupant des relations sexuelles sous l’emprise de produits psychotropes (“chemsex”), source à la fois de problèmes d’addiction et de mauvaise prise en compte des risques encourus (IST dont VIH, VHB et VHC).

La stratégie régionale portée par l’Agence sur le champ de la santé sexuelle

L’ARS Île-de-France est chargée de décliner en région les mesures prévues au titre des feuilles de route de la stratégie nationale de santé sexuelle. 

Dans le cadre de son projet régional de santé 2018-2022 (PRS 2), l’Agence a intégré un focus technique sur le VIH qui l’a amené à travailler en partenariat avec les acteurs associatifs, publics et les opérateurs de santé du territoire.

Suite à la parution de la seconde Feuille de route 2021-2024, l’ARS a engagé sa déclinaison régionale avec ses partenaires et acteurs impliqués :

  • les professionnels du soins et de la prévention, à l'hôpital et en ville ;
  • les acteurs associatifs pour la formation, l’information, le dépistage, le soutien des personnes affectées et la défense des droits des personnes vulnérables ; et les représentants des populations les plus discriminées du fait de leur genre ou leur orientation sexuelle;
  • les collectivités locales (communes, départements, Région), en particulier celles engagées dans des démarches “sans sida” ;
  • les autres administrations de l’État (ex : Éducation nationale, Enseignement supérieur, Justice).

Plusieurs axes de travail sont envisagés sur le champ de la santé sexuelle dans le cadre des travaux préparatoires du prochain projet régional de santé 2023-2027 (PRS 3) :

  • la diffusion renforcée des outils de la prévention combinée : préservatif, prophylaxie pré-exposition (PreP), traitement post-exposition (TPE), traitement antirétroviral utilisé comme prévention (TasP) et dépistage ;
  • la facilitation des parcours d’accès à l’information, à l’accompagnement et aux soins au niveau local ;
  • l’attention portée à répondre aux difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap ;
  • la défense des droits de tous et de toutes à vivre la sexualité qu’ils souhaitent, sans rejet ni violence d’aucune sorte.

Les programmes menés par l’Agence en matière de santé sexuelle