Virus du Nil occidental (West Nile) : deux cas autochtones confirmés en Île-de-France

Communiqué de presse

L’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France confirme que deux cas autochtones d’infection par le virus du Nil occidental (West Nile virus) ont été détectés chez des personnes résidant en Seine-Saint-Denis.

Aucun de ces deux cas n’a voyagé en zone d’endémie. Le premier cas, identifié fin juillet, avait également séjourné dans le département du Jura (Bourgogne-Franche-Comté) durant la période possible d’exposition à risque. Le second cas, confirmé le 6 août, n’a pas quitté l’Île-de-France dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes. Il s’agit des premières identifications de transmission locale vectorielle du virus West Nile en Île-de-France.

Modes de transmission et symptômes

Le virus du Nil occidental est transmis à l’homme principalement par la piqûre d’un moustique du genre Culex, infecté après avoir piqué un oiseau porteur du virus. Ce moustique, commun en France hexagonale, pique surtout en soirée et la nuit, contrairement au moustique tigre, aedes albopictus, actif en journée.

  • Pas de transmission directe entre humains, ni via un moustique ayant piqué une personne infectée.

  • Transmission saisonnière : de mai à novembre, période d’activité des moustiques vecteurs.

Dans 80 % des cas, l’infection est asymptomatique. Lorsqu’elle est symptomatique, elle se manifeste par un syndrome pseudo-grippal (fièvre importante accompagnée de maux de tête, douleurs musculaires ou abdominales, nausées, diarrhées). 

Dans de rares cas (moins de 1 %), des complications neurologiques (méningite, encéphalite) peuvent survenir. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. Mais l’infection virale peut s’avérer mortelle principalement chez les personnes âgées. 

Depuis 2021, la fièvre du virus du Nil occidental est inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO).

Un cas est défini comme autochtone lorsqu’aucun voyage en zone d’endémie n’a eu lieu dans les 15 jours précédant les symptômes. Dès le signalement d’un cas avéré d’arbovirose à l’ARS, une enquête sanitaire est menée par l’Agence et Santé publique France pour identifier tout déplacement récent de la personne contaminée en zone d’endémie ou contact avec une personne malade. 

Surveillance et dispositif de prévention

Présent sur plusieurs continents, le virus du Nil occidental connaît, depuis 2010, une extension progressive en Europe, notamment dans les pays du Sud, avec une augmentation des formes neuro-invasives.

En France, un dispositif tripartite de surveillance chez les humains, les chevaux et les oiseaux existe. Il repose sur les secteurs de la santé humaine (ARS, Santé publique France, Centre national de référence des arbovirus, professionnels de santé) et de la santé animale (équine et aviaire – ANSES, Laboratoires nationaux de référence, Office national de la Biodiversité), ainsi que les Directions départementales de protection des populations (DDPP), des équipes de recherche, des opérateurs de démoustication et des entomologistes.

Cette surveillance est renforcée chaque année du 1ᵉʳ mai au 30 novembre, période d’activité des moustiques vecteurs. Elle vise à détecter rapidement la circulation du virus pour déclencher des mesures de protection, notamment la sécurisation des dons de sang et d’organes.

Actions mises en œuvre par l’ARS Île-de-France en collaboration avec d’autres acteurs

Face à une situation inédite en Île-de-France, l’ARS intensifie sa coopération avec plusieurs partenaires afin de caractériser le risque sanitaire, d’en limiter l’extension et d’assurer une réponse coordonnée sur le territoire impacté :

  • Enquête épidémiologique en collaboration avec la cellule régionale de Santé publique France pour identifier les lieux possibles de contamination ; 

  • Sécurisation temporaire des produits issus du corps humains dès notification de l’alerte concernant les produits sanguins labiles mais également les dons d’organes, tissus, cellules et gamètes par l’Établissement français du sang (EFS) et l’Agence de biomédecine (ABM), en lien avec Santé Publique France ;

  • Sensibilisation des établissements de santé franciliens susceptibles d’accueillir des personnes présentant des formes graves de la maladie ;

  • Renforcement de la surveillance entomologique autour des cas humains confirmés et des zones potentielles de transmission aviaire ; 

  • Mobilisation des acteurs de la santé animale pour renforcer la surveillance chez les oiseaux et les équidés présents en Île-de-France. 

Recommandations pour le grand public

      1- Se protéger des piqûres en cas de présence de moustique :

  • Porter des vêtements couvrants et amples, surtout en soirée, les moustiques Culex ayant principalement une activité nocturne ;

  • Utiliser des répulsifs adaptés, conseillés par un pharmacien, sur les zones de peau découvertes ; 

  • Installer des moustiquaires ou grillages aux portes et fenêtres ; 

  • Utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur et des serpentins insecticides uniquement à l’extérieur.

      2 – Consulter rapidement un médecin en cas de symptômes évocateurs :  apparition brutale d’une fièvre importante accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou, et souvent d’une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.