Le syndrome de Diogène est un trouble comportemental caractérisé par une négligence extrême de l'hygiène personnelle et domestique, ainsi que par une tendance à accumuler des objets de manière compulsive, souvent sans valeur ou inutiles. Les personnes atteintes de ce syndrome vivent généralement dans des conditions insalubres et peuvent s'isoler socialement.
Ce séminaire a réuni plus d’une vingtaine de personnes représentant :
- les bailleurs sociaux
- les collectivités et leurs CCAS (centres communaux d'action sociale)
- les Maisons départementales des solidarités (MDS)
- les Services Seniors Aînés Personnes Handicapées et Aidants (SAPHA)
- les organismes de tutelle
- le secteur de psychiatrie du CH sud 77
- et le sous-préfet de Fontainebleau.
L'objectif de cette première demi-journée de réflexion était de dégager ensemble des pistes de travail, car l'expérience a montré que toute intervention doit s'inscrire dans la durée et en partenariat pour être efficace. De plus, la prise en charge des personnes atteintes du syndrome de Diogène doit se faire dans le respect de leur personne, de leur histoire de vie et de leur environnement. Le lien de confiance est la base de l'accompagnement et doit toujours être priorisé, quelles que soient les circonstances extérieures.
Un séminaire ponctué par 3 prises de paroles
Le Dr Virevialle, chef du pôle de psychiatrie au CH Sud 77 et présidente de la CSSM, a présenté les caractéristiques du syndrome de Diogène, rappelant qu'il peut prendre différentes formes (comme le Diogène « propre » ou le syndrome de Hikikomori, où des adolescents s'isolent dans leur chambre) et affecter entre 6 et 8 % de la population. Elle a souligné que ce syndrome est un trouble du comportement qui se manifeste par une négligence extrême de l’hygiène corporelle et domestique, ainsi qu’une tendance à accumuler des objets divers. Ce syndrome est souvent lié au vieillissement, à l’isolement social, ou parfois à un trouble psychiatrique ou à une rupture dans le parcours de vie.
Sylvie Lainé, Directrice du DAC Sud 77, a présenté une vignette clinique illustrant une situation de syndrome de Diogène dans le cadre d’un accompagnement intensif. Elle a souligné la nécessité d’une prise en charge prolongée pour instaurer une relation de confiance, ainsi que l'importance d'une bonne coordination avec l’hôpital (CH Sud 77) pour un patient récemment sorti d'hospitalisation. Elle a également mis en avant la mobilisation de diverses structures autour de cette situation : SAPHA, CCAS et un médecin traitant "tout terrain" pour assurer un parcours de soins approprié.
Enfin, Prudence Doguiet, responsable de la cellule « Environnement extérieur » à la DD77, a présenté les différentes procédures prévues par le Code de la Santé publique et le Code de l’environnement pour réaliser le désencombrement des logements, en soulignant le rôle central du maire dans ce dispositif.
Les échanges ont été riches et ont permis de définir les bases d'une feuille de route structurée autour des axes de travail suivants :
- partager une culture commune en mettant en place des séances de formation à un niveau infra départemental, adaptées aux différents publics
- élaborer un Vademecum pour le parcours des personnes atteintes du syndrome de Diogène sur le territoire Sud 77
- identifier un lieu de coordination autour de ces situations complexes
- promouvoir le déploiement des CLSM en Seine-et-Marne.