Retour sur l’exercice de gestion de crise « MANOIR 24 » au Stade Olympique Yves-du-Manoir à Colombes

Actualité

Mardi 23 avril, le stade Olympique Yves-du-Manoir à Colombes a été le théâtre d'un exercice de gestion de crise d'envergure, organisé par la préfecture des Hauts-de-Seine. De 10h30 à 18h, cet événement a mobilisé des équipes de l’ARS Île-de-France, plusieurs partenaires ainsi que des volontaires dans le but de tester les procédures d'intervention en cas de situation d'urgence d’attaque chimique.

L'objectif de l'exercice "MANOIR 24" était de reproduire une situation de crise qui pourrait survenir lors des prochains événements majeurs au stade Olympique Yves-du-Manoir à Colombes, comme les compétitions de hockey sur gazon prévues aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. De 10h00 à 18h00, un jeu de rôle hyperréaliste a mis en scène un risque Nucléaire Radiologique Chimique (NRC) provoquant un nombre important de victimes. Le service interministériel de défense et de protection civiles (SIDPC) avait lancé un appel pour trouver près d’une centaine de volontaires prêts à jouer les figurants, simulant les victimes et impliqués. Ces volontaires ont joué un rôle essentiel dans la mise en scène réaliste de l'événement, permettant ainsi d'évaluer efficacement les réponses des équipes d'intervention. L'exercice, qui a simulé la diffusion malveillante d'un produit chimique, a inclus la phase cruciale de décontamination pour certains figurants.

L’enjeu de ce type d’exercice est de simuler le déplacement vers l’hôpital des victimes décontaminées par les sapeurs-pompiers sur le terrain et par le SAMU et certains hôpitaux en amont de l’établissement de santé. En l’occurrence, c’est l’hôpital Louis Mourier qui était mobilisé pour l’exercice « MANOIR 24 ».

Enfin, l’exercice a également été l’occasion de tester le nouveau système national d’alerte « FR ALERT » qui envoie des messages sur tous les téléphones portables compris dans une certaine zone, en cas d’événement grave.

Cette simulation, qui s’est parfaitement déroulée grâce notamment à la participation active des volontaires doit permettre d'améliorer les plans de gestion de crise et de renforcer la préparation des équipes d'intervention pour faire face à de telles situations réelles, en particulier en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Témoignage de Julia Fertil, Chargée de mission Défense et Sécurité de la délégation départementale des Hauts-de-Seine de l'ARS Île-de-France

Au-delà de la préparation et de la planification, les équipes de la Délégation départementale des Hauts-de-Seine ont participé aux différentes cellules de crise et appliqué les procédures Nucléaire Radiologique Chimique (NRC).  

La particularité de cet exercice est d’avoir mobilisé un grand nombre d’acteurs sur un terrain olympique dans les conditions des JOP. Cela a permis à l’ensemble des services de tester leur organisation interne et la coordination en préparation des Jeux. Il a également été l’occasion de tester la prise en charge de présentations spontanées de victimes contaminées à l’hôpital Louis Mourier. C’est la première fois que le dispositif spécifique aux JOP 2024 était testé sur le terrain dans les Hauts-de-Seine avec une cellule de crise sur site et la cellule de crise à la préfecture, le Centre opérationnel départemental. Cela a conduit à une gestion différente de l’événement.

Nous avions de multiples interlocuteurs comme les acteurs de la santé (SAMU, BSPP, Croix-Rouge, hôpital Louis Mourier), et les différents services présents au centre opérationnel départemental.

En amont de l’événement nous avons eu un rôle de coordination avec l’hôpital Louis Mourier. Pendant l’exercice, nous avions différentes missions : appliquer les procédures NRC, faire le lien avec les acteurs santé et les autres services présents à la cellule de crise départementale du préfet pour anticiper les besoins sanitaires, alerter les structures hospitalières et les professionnels de santé, remonter les informations relatives au champ de compétences ARS à la cellule de crise départementale du préfet et assurer la continuité des soins.

Lors de cet exercice, nous avons pu observer une bonne coordination interservices et une excellente réactivité de l’hôpital. Les enseignements sont donc globalement positifs même si des éléments restent à améliorer.

Le risque NRC est un type de risque important à anticiper, il peut aussi bien concerner des risques industriels que des attaques malveillantes. Ce type d’événement est peu courant mais le risque existe, il est donc vraiment nécessaire de s’entraîner collectivement pour être prêt en cas de besoin !