Plan d’action territorialisé contre les tensions estivales : focus sur Paris

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L’ARS ÎIe-de-France a activé son plan d’action pour faire face aux tensions estivales sur l’offre de soins, au travers de 10 mesures clés pour « comprendre et informer les professionnels de santé et les Franciliens, fluidifier les parcours de soins, renforcer les équipes et l’accès aux soins grâce à la solidarité régionale ». Focus sur les mesures phares déployées à Paris.

A Paris, la délégation départementale de l’ARS, peut désormais s’appuyer sur le Service d’Accès aux Soins (SAS), préfiguré sous forme de « SAS like » à l’été 2022 et pleinement opérationnel depuis février 2023. En concertation avec les partenaires et grâce à la mobilisation des professionnels de santé du territoire, notamment le SAMU-SAS et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), la délégation départementale de l’ARS à Paris peut également amplifier les mesures expérimentées l’été dernier afin d’améliorer la réponse aux besoins de santé des parisiens. Focus sur trois mesures « phares »

Montée en charge du Service d’Accès aux Soins (SAS)

Une des dix mesures du plan d’actions régional pour face aux tensions estivales sur l’offre de soins vise la généralisation du Service d’Accès aux Soins (SAS). A Paris, celui-ci est actif et en fonctionnement opérationnel depuis février 2023.

En quoi consiste le SAS ?

Le Service d’Accès aux Soins est une « extension » des compétences du SAMU. Historiquement, le SAMU, joignable par le 15, a été mis en place pour traiter les situations qui relèvent de l’aide médicale urgente, ce qu’il fait toujours. Mais aujourd’hui, en pratique, près de la moitié des appels ne nécessitent pas le déclenchement d’un vecteur d’urgence (du type envoi d’une ambulance, envoi d’une équipe médicalisée d’anesthésie-réanimation, etc…)

Ce constat de l’évolution des appels au 15 a conduit le SAMU à s’organiser de manière opérationnelle afin de réaliser un aiguillage de première ligne, assuré par des assistants de régulation médicale (ARM, récemment reconnus professionnels de santé) suivant les caractéristiques de l’appel : l’enjeu est de maintenir un délai circonscrit pour les situations relevant de l’urgence vitale, dont le traitement est assuré par des médecins urgentistes hospitaliers.

Pour les tableaux cliniques ne présentant a priori pas de critère de gravité et/ou d’urgence, les équipes du SAS peuvent prendre le relais. Des médecins libéraux sont postés au Centre de Réception et de Régulation des Appels (CRRA), situé à Paris dans les murs de l’Hôpital Necker Enfants-Malades. Trois médecins libéraux sont présents tous les jours de 8h à minuit, et 2 autres médecins de minuit à 8h du matin. Ils assurent la régulation des appels ne relevant pas d’une urgence vitale, en organisant une prise de rendez-vous avec un médecin de ville dans les 24h.

Le SAS a ainsi vocation à constituer un rempart à la saturation des services d’urgences, en permettant aux patients d’être pris en charge par la médecine de ville lorsque leur état de santé le permet.

En chiffres : le SAS à Paris après 5 mois de fonctionnement :

  • 230 médecins généralistes parisiens inscrits sur la plateforme numérique SAS ;
  • 25 000 appels transférés au SAS (filière soins non programmés) en journée ;
  • 375 dossiers de régulation médicale traités par les médecins régulateurs en moyenne par jour ;
  • 2 845 visites à domicile et consultations trouvées par les opérateurs du SAS depuis le 1er février, soit autant de passages aux urgences évités. 

La mobilisation des infirmiers libéraux dans le SAS

Les tensions sur l’offre de soins à l’été 2022 avaient conduit à la mise en œuvre sur le territoire d’une série de mesures issues du rapport Braun dont la mobilisation des infirmiers libéraux volontaires pour assurer une réponse aux soins non programmés à la demande de la régulation médicale du SAMU-SAS, en particulier via les CPTS.

A Paris, les CPTS étaient déjà impliquées dans cette mobilisation des infirmiers libéraux, notamment pendant les épisodes caniculaires et quatre d’entre elles s’étaient engagées l’été dernier dans ce dispositif « pilote », complété en septembre par le service SOS Infirmiers. Ce dispositif permet aux médecins régulateurs du SAS d’envoyer au domicile du patient un infirmier d’astreinte pour procéder à une évaluation de la situation et, éventuellement, le remettre dans un parcours de soins de ville via les CPTS et, pour les situations les plus complexes, les Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC).

La réactivation de ce dispositif, prorogé jusqu’au 31 août 2023 au niveau national, est permise cet été à Paris dans un format plus structuré, du fait du déploiement opérationnel du SAS, et plus amplifié du fait de la mobilisation de près de la totalité des CPTS parisiennes qui, complétées par SOS Infirmiers, permet de couvrir tout le territoire parisien.

 

Renforcement de la permanence des soins ambulatoire (PDSA)

L’accès à un médecin généraliste aux horaires de fermeture des cabinets est possible. À Paris, 13 maisons médicales de garde et points fixe de garde vous accueillent le soir et/ou le week-end. Dans la mesure du possible, il est conseillé d’appeler le 15 avant de s’y rendre.

Cet été, la PDSA est renforcée par deux dispositifs :

  • La maison médicale de garde du 12e arrondissement (22 rue du Sergent Bauchat), est ouverte de 20h à 23h, le samedi après-midi, dimanche toute la journée, et mêmes les jours fériés.
  • À partir du 17 juillet, SOS Médecins proposera des consultations de médecine générale le soir, le week-end et les jours fériés au 12 rue Tiphaine, dans le 15e arrondissement.

Ce renforcement est possible grâce à la mobilisation des professionnels de santé du territoire, notamment les médecins libéraux engagés pour prendre en charge les « soins non programmés », ces besoins de soins qui ne nécessitent pas de se rendre aux urgences.

 

Communication et prévention

Une communication grand public sur l’accès aux soins à Paris par arrondissement est déployée en lien avec la Ville de Paris, l’Assurance Maladie, les représentants des usagers et les pharmacies d’officine. Objectif : aider les parisiens ayant besoin rapidement d’un rendez-vous médical à identifier, en l’absence de leur médecin traitant, l’offre de soins disponible en journée, le soir et le week-end.

Téléchargez ci-dessous les flyers des lieux de consultation à Paris, par arrondissement.