La prise en charge des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles : un enjeu de santé publique

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L’ARS se mobilise pour renforcer la prise en charge sanitaire des femmes victimes de violences ainsi que l’accompagnement à la santé sexuelle. Cette mobilisation se traduit entre autres par la création de dispositifs hospitaliers accueillant les femmes victimes de violences. À ce titre, l’ARS soutient et accompagne plusieurs dispositifs dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violences.

Le Grenelle contre les violences conjugales qui s’est tenu en 2019 a permis d'initier un travail avec les institutions autour de la protection et de la prise en charge des femmes victimes de violences. Parmi les mesures qui en découlent, on retrouve le déploiement national de dispositifs hospitaliers de prise en charge des femmes victimes de violences.

C’est dans ce contexte que l’ARS Île-de-France soutient la mise en place de dispositifs hospitaliers dédiés. Ceux-ci ont été sélectionnés suite à un appel à projets dédié, lancé en 2021 auprès des établissements publics de santé de la région. L’Agence finance ces dispositifs à hauteur de 1,6 million d’euros en 2022, pour des actions de coordination, de formations des acteurs de santé et de renforcement des réseaux de partenaires locaux.

En 2023, dans le cadre du plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027), le soutien national aux dispositifs hospitaliers dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violences a été renouvelé.

Ces structures proposent un accompagnement médico-social adapté au travers d’une prise en charge pluridisciplinaire. Ils travaillent notamment en partenariat avec la police et la justice afin de permettre une facilitation du dépôt de plainte (par exemple sous forme de permanences policières au sein des structures) mais également avec des associations et divers acteurs du territoire afin de proposer des parcours de prise en charge complets et des orientations optimales.

Au total, l’ARS Île-de-France a fait le choix de soutenir 13 dispositifs hospitaliers couvrant tous les départements franciliens, pour un financement total de plus d’1,8 million d’euros. Leur déploiement est en cours.

Quels sont les dispositifs franciliens soutenus et financés par l’ARS ?

Focus sur la Maison Calypso, dispositif porté par le Centre Hospitalier de Plaisir (78) 

La Maison Calypso offre aux femmes victimes de violences une prise en charge globale dans un lieu sécurisé, confidentiel et bienveillant. Une équipe de professionnels pluridisciplinaire composée de sages-femmes, psychologues, conseillères conjugales, assistantes sociales, médecins ou encore juristes présente pour les écouter, les soutenir et les accompagner.

« Nous avons créé un lieu chaleureux et accueillant, loin des codes hospitaliers classiques. » explique Pierre Panel, directeur médical de la Maison Calypso

Afin de répondre au mieux aux situations de violences faites aux femmes (physiques, sexuelles, psychologiques ou verbales), qui ont des conséquences graves sur leur santé physique et psychique, l’équipe propose des consultations et entretiens individuels mais aussi des ateliers collectifs et des groupes de parole.

« Pour accompagner les femmes de la manière la plus globale et efficace possible, il est essentiel de travailler en réseau. Calypso a su créer des liens forts avec des partenaires « de terrain ». Nous invitons régulièrement associations, personnalités politiques, professionnels de santé et élus à partager valeurs communes et bonnes pratiques. Nous organisons des synthèses pour les situations les plus complexes et nous proposons des formations ouvertes au réseau partenariales sur le thématique des violences » témoigne Déborah Amiot, sage-femme et coordinatrice de la Maison Calypso 

« Travailler à Calypso, c’est à la fois exaltant, exigeant et éprouvant. C’est une aventure incroyable, de belles rencontres, une dynamique puissante, récompensée par la reconnaissance des patientes et l’enthousiasme de nos partenaires et bénévoles » Sophie de Lambilly, coordinatrice de la Maison Calypso 

Comment se passe l’accueil d’une patiente ? 

  • La patiente contacte la structure (ou est envoyée par l’un des partenaires de la structure). 
  • Un premier accueil (via une fiche de liaison) a lieu pour comprendre le profil de la patiente, éclaircir la demande et les attentes, évaluer le danger et l’urgence, présenter le fonctionnement et les professionnels de la Maison Calypso, réorienter si nécessaire. 
  • Se tient ensuite un entretien avec un binôme de professionnels : la patiente n’a pas à répéter son histoire, le double regard permet d’identifier les besoins et les réponses à apporter. Son dossier médical va être créé : historique des violences, impact des violences sur la santé, éléments sociaux. 
  • L’équipe va pouvoir évaluer les besoins d’accompagnement sur le plan médical, psychologique, social et juridique. A l’issue de cet entretien, un parcours de soin personnalisé est proposé (ou une réorientation si nécessaire). 

« Calypso est une maison accueillante, rassurante, dédiée à la cause des femmes ; une maison de soins sans le caractère intimidant de l’hôpital. Ce n’est pas « un » service parmi d’autres au détour d’un couloir, c’est « le » service, dans un lieu unique, dédié, novateur, accessible et discret. C’est une équipe de professionnelles complémentaires, efficaces et soudée, animées d’un même sens e l’accueil et l’écoute, fait de sourires, douceur, patience, délicatesse et pertinence… Des femmes respectées et qui vont bien, ce sont des enfants puis des adultes sui se respectent et qui vont bien. » Extrait d’une lettre de V., patiente à Calypso  

La Maison Calypso propose donc un accompagnement à la fois individuel et collectif, qui s’appuie sur le rythme et les ressources de chacune pour une prise en charge optimale et adaptée à chaque situation. En savoir plus sur la Maison Calypso.