Aux côtés du Préfet de Police et de la Préfecture de Région, le directeur de la santé publique, Luc Ginot et la directrice de la délégation départementale 93 de l’ARS, Sylvaine Gaulard, ont pu rappeler les actions de mise à l’abri et de prise en charge médico-sociale mises en œuvre.
Si la plupart des questions posées par les 120 habitants d’Aubervilliers présents à cette réunion, concernaient le sentiment d’insécurité, plusieurs échanges ont porté sur la santé des usagers de drogues et sur les parcours de soins qui leur sont proposés. L'occasion d’expliquer que l’Agence régionale de santé mène une politique globale, incluant à la fois la réduction des risques, l’accompagnement dans l’hébergement d’urgence, et l’entrée dans les parcours de soins et de sevrage et la sécurisation de ces parcours à l'hôpital.
Crack : des enjeux spécifiques sur le plan médical
Le crack est une substance très addictive, peu onéreuse et accessible facilement. Cette substance créé un craving - envie irrépressible de consommer une substance alors qu'on ne le veut pas à ce moment-là - particulièrement violent et difficilement supportable après une prise de crack. Il n’existe aujourd’hui pas de traitement connu, mais l'isolement des personnes est un facteur aggravant de ces phénomènes. La prise en charge médico-sociale a fortement évolué en 18 mois en Île-de-France avec notamment des dispositifs dédiés à la prise en charge des consommateurs de crack, y compris avec les publics très éloignés de toute socialisation et un dispositif de soins et de sortie de l’addiction.
Des dispositifs dédiés à la prise en charge des consommateurs de crack : créer un lien avec les usagers
Afin de mieux accompagner les usagers, les dispositifs de sortie de la rue et de mise à l’abri, couplés à une prise en charge médico-sociale, montent en puissance sur le territoire francilien.
- Les maraudes médico-sociales des associations sont présentes tous les jours sur l’ensemble des sites concernés, pour accompagner les usagers vers des démarches de prise en charge, vers le sevrage, ou de réduction des risques, pour réduire les risques infectieux notamment.
- Des hébergements d’urgence accompagnés permettent la mise à l’abri chaque nuit de près de 610 usagers.
- Un dispositif d’orientation rapide a été créé au sein du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, permettant de faire entrer dans les soins des personnes consommatrices de drogues et ayant aussi des pathologies psychiatriques et somatiques. Les lits d’hospitalisation rapide spécialisés ont été renforcés, avec l’appui du GHU et de l’AP-HP notamment.
- Enfin, un dispositif national de prise en charge dans les régions de personnes consommatrices de crack souhaitant entrer dans le parcours de soins et de sevrage a été monté depuis un an, avec l’appui du Ministère de de la Santé et de la Prévention, et le soutien des ARS de ces régions. À ce jour, plus de 90 usagers bénéficient de cette prise en charge et ont quitté la consommation de rue pour une démarche de sevrage.
Les actions mises en place aux alentours du site du Millénaire
Actuellement, aux alentours du Millénaire et jusqu’à Aubervilliers, 3 maraudes sont réalisées chaque semaine par différentes associations mandatées par l’Agence, ainsi qu’une au minimum le week-end. S’ils le souhaitent, les acteurs de santé de la ville, en particulier les Centres Médicaux de Santé et les Maisons de Santé Pluri-professionnelles, peuvent bénéficier du système de facilitation des soins. Ils peuvent également s’intégrer dans le système d’orientation, aux côtés des maraudes.
La dimension sanitaire du plan crack obtient des résultats positifs, bien qu’il reste beaucoup de travail à accomplir. Les dispositifs peuvent concerner tous les usagers de crack, qu’ils soient à Paris ou sur le côté albertivillarien du Millénaire. L’Agence et les acteurs qu'elle missionne continuent à intensifier leurs efforts et leur engagement sur ce site.
