En France, le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable avec 75 000 décès par an, soit 200 morts par jour. En 2021, les données du Baromètre de Santé publique France ont montré qu’en France hexagonale, plus d’un adulte de 18-75 ans sur quatre (25,3%) fumait quotidiennement. L’Île-de-France reste, avec le Pays de la Loire, la région de France où la prévalence du tabagisme quotidien reste la plus faible avec 22,4% de fumeurs quotidien. Ce chiffre est en diminution en Île-de-France par rapport à 2017 où 27,8% des franciliens déclaraient fumer quotidiennement. Autre donnée plus spécifique montrant l’amélioration de la lutte contre le tabagisme en Île-de-France, l’étude ESCAPAD 2022 portant sur la consommation de substances psychoactives à 17 ans indique que l’usage de tabac en Île-de-France s’avère nettement moins fréquent que dans le reste de la France métropolitaine. En 2022, 11,6 % des jeunes franciliens fumaient quotidiennement contre 15,6 % sur l’ensemble du territoire, proportions en forte baisse depuis 2017 dans la région.
Néanmoins, les problématiques autour du tabagisme restent fortes, y compris en Île-de-France, notamment chez certains publics plus vulnérables où l’on constate une hausse du tabagisme quotidien entre 2019 et 2021 comme les femmes (de 20,7% à 23,0%) et parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat (de 29,0% à 32,0%).
Focus sur quelques actions menées par l’ARS Île-de-France
L’ARS Île-de-France est engagée contre le tabagisme en cohérence avec les objectifs du Plan National de Lutte contre le Tabagisme (PNLT) 2023-2027 et ses déclinaisons régionales dans le Projet Régional de Santé. Action prioritaire de la stratégie de lutte contre les conduites addictives, l’ARS Île-de-France porte de nombreux programmes de prévention, sensibilisation et prise en charge du tabagisme.
En matière de sensibilisation des plus jeunes sur les conduites à risques, dont le tabagisme, l’ARS a soutenu 26 projets portant sur les compétences psychosociales spécifiques aux conduites addictives. Ces programmes viennent renforcer les compétences psychologiques, interactionnelles, émotionnelles des jeunes, afin de renforcer leur capacité de résistance face aux consommations de substances addictives.
Les espaces sans tabac
Afin de lutter contre la normalisation du tabagisme, l’ARS soutient la mise en place de lieux sans tabac, aussi bien dans des établissements sanitaires que tout public. A l’heure actuelle, 41 établissements de santé sont entrés dans la démarche « Lieu de Santé Sans Tabac » via des financements de l’ARS Île-de-France. Ce programme vise à former les professionnels de santé à la prise en charge du tabagisme dans les établissements de santé, ciblant particulièrement les centres d'oncologie, de périnatalité, et les établissements psychiatriques. Depuis 2018, l'ARS Île-de-France a investi près de 4 millions d’euros dans la mise en place de lieux de santé sans tabac.
L’ARS soutient également la mise en place d’Ecole de Santé sans Tabac afin de faire de ces lieux de formation de professionnels de Santé des établissements exemplaires en terme de lutte contre le tabagisme.
Elle accompagne également La Ligue contre le Cancer dans la création d'Espaces sans tabac. Ces espaces visent à dénormaliser le tabagisme et à protéger les jeunes en créant des zones publiques où fumer est interdit. Une carte vient préciser l’ensemble des espaces sans tabac existants en France.
Le collectif Mois sans tabac
De plus, comme chaque année, l’Agence régionale de santé Île-de-France est engagée en première ligne sur l'élaboration du Mois Sans Tabac. Cette campagne de marketing social vise, durant le mois de novembre, à accompagner les fumeurs à arrêter leur consommation en intervenant auprès des publics aussi bien dans les établissements de soins, que dans les lieux de socialisation et grand public pour toucher une part importante de la population. Cet événement, soutenu financièrement dans la région francilienne par l’ARS Île-de-France, est réalisé en collaboration avec les associations de lutte contre les conduites addictives, caisses d’assurance maladie, entreprises et collectivités du territoire.
Les programmes et dispositifs spécifiques pour les publics vulnérables
En terme d’accompagnement médical des fumeurs, l’ARS Île-de-France soutient de nombreux programmes et dispositifs permettant l’amélioration de la prise en charge du tabagisme.
Parmi ceux-ci, le Centre Hospitalier de Versailles propose des services spécialisés pour les fumeurs atteints de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), une maladie inflammatoire des bronches qui se traduit par une réduction chronique et non complètement réversible des débits aériens.
L'ARS Île-de-France soutient également, le projet ADDIMAT à l'hôpital Antoine Béclère qui se concentre sur le repérage précoce et la prise en charge des femmes enceintes et de leur entourage consommant du tabac et d'autres substances psychoactives.
De plus, à l’hôpital, Les équipes de liaison en addictologie (ELSA), financées par l'ARS Île-de-France, jouent un rôle crucial dans le repérage et la prise en charge des conduites addictives, y compris le tabagisme. Il existe actuellement 51 équipes ELSA en Île-de-France, contribuants de manière significative à la détection et au traitement des addictions dans les établissements hospitaliers.
L’Agence Régionale de Santé Île-de-France souhaite rappeler que de nombreuses formations en tabacologie existent sur le territoire francilien à destination des professionnels de santé, comme celle proposée par le CFC Campus Picpus de l’AP-HP.