Journée mondiale de lutte contre le SIDA 2023 : 40 ans après la découverte du VIH, où en sommes-nous ?

Actualité

Il y a 40 ans, le Virus de l’Immunodéficience Humaine a été isolé pour la 1ère fois par une équipe de l'Institut Pasteur. En 1983, la découverte marquait une étape dans la lutte contre une épidémie causant la mort de plus de 40 millions de personnes. Cette journée est l’occasion de rappeler les progrès réalisés dans la prévention et la prise en charge des patients, améliorant leur qualité de vie.

Le rôle de l'Agence dans la lutte contre le SIDA

L’Agence régionale de santé Île-de-France agit dans la lutte contre l’épidémie du SIDA et soutient de nombreux programmes, dispositifs et associations qui visent à prévenir et dépister. Retour sur les actions menées pour la lutte contre le SIDA par l’ARS Île-de-France cette année.

Le dispositif VIH Test

Suite à une expérimentation de deux ans à Paris et dans les Alpes-Maritimes, soutenue par l’Assurance maladie et l’ARS Île-de-France, le programme VIH Test a été étendu à toute la France en 2022. Ce dispositif permet un accès direct au dépistage du VIH dans les laboratoires de biologie médicale, à la demande de l’usager, sans prescription médicale et sans avance de frais. L’offre a pour objectif d’augmenter de manière significative les dépistages en dépit des difficultés liées à la crise sanitaire. Plus de 100 000 tests ont été ainsi réalisés depuis 18 mois en Île-de-France.

Le PRS 2023-2028 et la santé sexuelle

L’Agence régionale de santé Île-de-France poursuit sa stratégie régionale sur le champ de la santé sexuelle  avec le nouveau PRS 3 (2023-2028). En effet, l’Île-de-France concentre de nombreuses problématiques liées à la santé sexuelle. Le territoire est fortement marqué par la circulation du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) notamment chez les plus jeunes. Sur les 60 000 personnes vivant avec le VIH en Île-de-France, environ 12 000 l’ignorent. Le renforcement du dépistage régional est donc crucial afin que les personnes concernées puissent bénéficier d’un traitement et que la pandémie régresse, en s’appuyant sur les outils de la prévention combinée. Le PRS 2023-2028 (Axe 1 – fiche 7) soulève différents objectifs stratégiques et des leviers pour les atteindre.

L’ARS et l’ANRS MIE s’engagent pour accélérer la lutte contre le VIH en Île-de-France

L’ARS et l’ANRS MIE s'engagent dans un travail commun de synthèse des données existantes pour aboutir à une meilleure connaissance de l’épidémie, qui sera partagée avec l’ensemble des acteurs, afin de les aider à cibler leurs actions pour une plus grande efficacité. Les principaux fournisseurs de données sur le VIH ont contribué à poser un diagnostic partagé sur la situation en Île-de-France, et à préciser les territoires prioritaires, en termes géographiques ou de population.

Ce travail collaboratif est mené avec Santé publique France, l’ORS d’Île-de-France, l’INSERM/IPELSP, la cheffe de projet COINCIDE (INSERM/COREVIH IDF), le Groupe EPIPHARE, le COREVIH Île-de-France centre, et l’Assurance maladie, ainsi qu’avec les représentants associatifs (TRT5).

Les résultats de ce travail collectif seront présentés de manière synthétique et accessible sur différentes plateformes dans les prochaines semaines.

Plus d'information dans la déclaration de l'ARS Île-de-France et l’ANRS MIE ici.

Le rôle de la médecine de ville

En 40 ans, beaucoup de progrès médicamenteux ont changé la vie des personnes séropositives. Parmi les moyens qui permettent d’y parvenir, la PrEP, le TasP, le TPE.

  • La PrEP est un traitement préventif qui s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH. Le comprimé à prendre de manière quotidienne, ou avant et après une prise de risque, permet d’éviter de se contaminer, lors de rapports à risques.
  • TasP (Treatment as Prevention) ou « traitement antirétroviral comme prévention ». Le traitement antirétroviral bien suivi par une personne séropositive bloque le virus et l’empêche de se multiplier. La charge virale baisse alors progressivement en 1 à 6 mois pour atteindre une valeur en dessous du seuil détecté en laboratoire. On dit alors que la charge virale est indétectable. Elle est trop basse pour pouvoir contaminer d’autres personnes en cas d’exposition.
  • Le Traitement Post-Exposition (TPE) permet d'empêcher une contamination lorsqu’on a été exposé au VIH. Il se compose de plusieurs médicaments actifs contre le VIH et doit être pris pendant 28 jours. Pour que son efficacité soit maximale, il faut le débuter immédiatement, de préférence moins de 4 heures après le risque et au plus tard dans les 48 heures, après un risque de transmission du VIH. Ce traitement est très efficace dès lors qu'il est pris correctement pendant tout sa durée.

D’autres actions sont possibles afin de baisser les taux de contaminations : le dépistage régulier et l’utilisation du préservatif. En effet, l’usage du dépistage régulier et précoce est possible en laboratoire de ville et sans ordonnance. Egalement, depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs des deux marques « Eden » et « Sortez couverts ! » peuvent être pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie sans prescription médicale pour toute personne de moins de 26 ans.

En augmentant la prescription et la sensibilisation à ces différents outils et en les mettant à disposition d’autres publics, les médecins généralistes peuvent jouer un rôle capital pour mettre fin à l’épidémie de VIH.

Consultez la carte des actions de dépistage et d’informations tout au long du mois de décembre en Île-de-France

Carte des actions en Île-de-France