Contrat Territorial de Santé Mentale de Paris : 20 actions prioritaires pour répondre aux besoins de la population

Actualité

Le Contrat territorial de santé mentale (CTSM) de Paris a été signé le 24 janvier 2024 à l’Hôtel de Ville de Paris. Il est le résultat d’un travail partenarial associant les acteurs parisiens, englobant des représentants des opérateurs de santé et du médico-social, des représentants d’usagers et des familles ainsi que des représentants institutionnels.

Il a été signé par Sophie Martinon (directrice générale adjointe de l’ARS Île-de-France), Anne-Claire Boux, (adjointe à la Maire de Paris en charge des questions relatives à la santé publique et aux relations avec l’APHP, à la santé environnementale, à la lutte contre les pollutions et à la réduction des risques) et les acteurs du territoire particulièrement impliqués dans la mise en œuvre des actions contractualisées.

Le CTSM 75 formalise les engagements réciproques de tous les signataires pour améliorer la santé mentale et les parcours de santé des personnes atteintes de troubles psychiques à Paris. C’est une déclinaison opérationnelle de 22 des 32 fiches actions du Projet Territorial de Santé Mentale (PTSM) de Paris retenues en fonction de leur nature, de leur caractère prioritaire, de leur degré d’élaboration et des capacités de mobilisations humaines et financières. Le cadrage régional de chacune des fiches-actions décline les orientations du projet régional de santé 2023-2026 arrêté le 31 octobre dernier. 

Le Contrat Territorial de Santé Mentale de Paris s’organise autour de 6 thématiques :

  • Articulation entre soins somatiques et soins psychiatriques ;
  • Accès et maintien dans le logement ; 
  • Addictions et santé mentale ; 
  • Santé mentale des adolescents et jeunes adultes :
  • Prévention et déstigmatisation ;
  • Prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatrique.

Ce contrat, loin de constituer une fin en soi, marque une étape importante et va permettre de poursuivre la dynamique de terrain au service de la santé mentale des Parisiens.
Les actions du PTSM 75 non retenues à cette première étape de contractualisation pourront être décliner ultérieurement sous forme d’avenants. D’autres actions en matière de promotion de la santé mentale, de renforcement de l’offre de soins et de soutien aux pratiques orientées rétablissement restent à concevoir et co-construire. Autant de perspectives pour le PTSM 75 !

La santé mentale des adolescents et des jeunes adultes et l’amélioration de la prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatrique : une priorité !

Depuis 2021, plus de 2 millions d’euros ont été sanctuarisés en faveur du renforcement de l’offre de pédopsychiatrie parisienne (accéléré par la crise COVID). Cet investissement s’est concrétisé notamment par le renforcement des moyens des centres médico-psychologiques (CMP) de psychiatrie infanto-juvénile des secteurs desservant les 11ème, 12ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements, la création d’une consultation de post-urgence à l’hôpital Robert Debré, le renforcement de la consultation de post-urgence de l’hôpital Pitié Salpêtrière ou encore, l’ouverture de la structure ambulatoire d’Accueil Temporaire Rapide pour Adolescents Parisiens au GHU Paris psychiatrie et neurosciences.

A travers ce Contrat Territorial de Santé Mentale, outre l’identification des besoins complémentaires, l’accent sera mis sur : 

  • Le développement du travail en réseau entre les professionnels non spécialistes de première ligne intervenant auprès des adolescents (médecins de ville, professionnels de collège, lycée ou université, éducateurs de prévention, travailleurs sociaux, milieu d’insertion professionnelle) et les professionnels de la psychiatrie de l’adolescent, dans l’objectif de favoriser le repérage et le diagnostic précoce ainsi que l’établissement de filières de prise en charge grâce notamment à une meilleure connaissance mutuelle des acteurs et une montée en compétence des professionnels non spécialistes de la pédopsychiatrie ;
  • Le déploiement d’actions et de programmes de renforcement des compétences psychosociales auprès des enfants et des adolescents.

Par ailleurs, ces dernières années, près de 2,5 millions d’euros ont été déployées auprès des acteurs parisiens en faveur du renforcement des dispositifs de prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatrique. On peut citer pour exemple l’organisation du SAMU Psy et du SAS Psy au sein du SAMU de Paris pour une meilleure évaluation et orientation des appels relevant de la santé mentale, le dispositif VigilanS et l’antenne régionale du numéro national 31-14 pour la prévention du suicide, la plateforme d‘écoute téléphonique Psy Île-de-France destinée à tous publics (usagers, familles, professionnels de premier recours) pour une information, une orientation et des conseils personnalisés au terme d’une évaluation complète de la situation par un professionnel de santé.

Le CTSM 75 fixe l’engagement des acteurs parisiens à maintenir leur concours à l’amélioration de la prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatrique, dans une logique de « parcours de soins » en interpellant chaque maillon de la chaine : de l’accès au CMP en prévention de la crise, en passant par l’harmonisation des pratiques au sein des CAC (Centre d’accueil et de crise) et par le renforcement des dispositifs mobiles de crise, à la prise en charge de l’urgence lors des interventions pré-hospitalières et au sein des SAU jusqu’à l’amélioration de la transition hospitalo-ambulatoire.

Sur cet axe, le démarrage des travaux est programmé dès le premier trimestre 2024 afin d’aboutir à l’élaboration d’un Schéma départemental des urgences psychiatriques de Paris, dont l’objectif est d’organiser collectivement l’orientation et l’accueil des urgences psychiatriques. Les travaux se poursuivront avec une seconde phase visant à renforcer et fluidifier l’amont et l’aval des urgences psychiatriques.

Une attention particulière gardée en faveur de l’accès des personnes atteintes de troubles psychiques aux soins somatiques 

Ces trois dernières années, ce sont plus d’1,2 million d’euros qui ont été délégués aux opérateurs parisiens pour renforcer les dispositifs favorisant l’accès aux soins somatiques On peut citer, à titre d’exemple, le renforcement en psychologues de 7 structures d’exercice coordonné parisiennes (5 Centres de santé et 2 Maisons de santé pluri-professionnelles), la mise en place de 2 dispositifs de consultations en soins somatiques dédiés à la prise en charge des situations les plus complexes des personnes porteuses d’un handicap (dont handicap psychique) dits « Handiconsult », la constitution d’une équipe de soins intégrés dans le cadre de l’expérimentation article 51 SESAME ou encore le soutien à des actions ponctuelles des établissements de santé parisiens.

En cohérence avec le PRS 2023-2028, le CTSM 75 prévoit de poursuivre les efforts d’intégration de la santé mentale aux soins primaires en soutenant la systématisation de partenariats entre la psychiatrie et les soins somatiques (médecine générale et spécialisée), pour la co-construction de parcours de soins individualisés et adaptés aux besoins des patients vivant avec des troubles psychiques. 

Deux actions phares pour l’accès et le maintien dans le logement

Le dispositif ELIAHS (Equipe de Liaison Intersectorielle d’Accompagnement entre Habitat et Soins)

Les ELIAHS sont aujourd’hui déployées dans les 13ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements. Elles ont pour objectif de faciliter le maintien dans le logement des personnes en difficultés psycho-sociales signalées par les bailleurs sociaux adhérents au dispositif, dans une démarche « d’aller-vers ».
Après une phase d’expérimentation, l’intérêt de ces interventions a été clairement démontré (évitement de séjours d’hospitalisation et de procédures d’expulsion, inscription ou réinscription dans les soins et accès aux droits). Il s’agit désormais de déployer des ELIAHS dans les autres arrondissements concernés par des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) : 10ème, 11ème, 14ème et 17ème arrondissements.

Le dispositif DLAI (Dispositif de Logement Accompagné pour l’Inclusion des Personnes souffrant de Troubles psychiques)

Né des besoins repérés conjointement par les secteurs de psychiatrie, les bailleurs sociaux et les acteurs associatifs du territoire parisien, le DLAI vise à favoriser l’accès dans le logement des personnes souffrant de troubles psychiques. Pour ce faire, le DLAI s’appuie sur une équipe référente portée par un opérateur agréé pour l’intermédiation locative (Fondation Falret) et sur la coordination des acteurs locaux autour de chaque patient entrant dans le dispositif.

Le DLAI propose ainsi aux patients inscrits dans un parcours de soins psychiatriques, la mise à disposition d’appartements en intermédiation locative (issus du parc social de la Ville de Paris et de l’Etat) avec un accompagnement adapté à leur situation permettant son autonomisation progressive (dans un délai de 5 ans).

Le DLAI se veut être un tremplin vers le droit commun et s’inscrit dans une démarche d’empowerment et d’inclusion par le logement. Aujourd’hui déployé dans 11ème,17ème et 19ème arrondissements, il s’agit désormais d’étendre le dispositif sur de nouveaux arrondissements.

Qui sont les signataires du Contrat Territorial de Santé Mentale de Paris ?

Les signataires sont au nombre de 14, acteurs partie prenante des actions inscrites au CTSM :

  • L’Agence régionale de santé Île-de-France
  • Les 3 établissements assurant la mission de psychiatrie générale de secteur :
    • GHU Paris psychiatrie et neurosciences
    • Hôpitaux Paris Est Val-de-Marne
    • Association de Santé mentale du 13ème arrondissement
  • L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris
  • L’Académie de Paris
  • La direction régionale et interdépartementale de l'Hébergement et du Logement (DRIHL) de Paris
  • L’Union sociale pour l'habitat d'Île-de-France (AORIF)
  • La Ville de Paris
  • La Fondation Falret
  • La Fondation L’Elan retrouvé
  • L’Union Nationale de Familles et Amis de personnes Malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM)
  • Des représentants de citoyens experts.