AcceptessT : pour un meilleur accès aux soins des personnes trans

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Le 17 mai est la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie. A cette occasion, rencontre avec l’association AcceptessT, qui intervient auprès des personnes transgenres et œuvre pour permettre un meilleur accès aux soins.

L’ARS Île-de-France apporte son soutien à de nombreux acteurs, associatifs ou du champ sanitaire et social qui sont engagés dans des actions de lutte contre les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle et/ou amoureuse. Elle soutient en particulier des associations de personnes directement concernées. 

Créée il y a 15 ans, dans le cadre de la lutte contre le Sida, l’association AcceptessT intervient pour améliorer l’accès aux soins et l’accompagnement social des personnes trans et se mobilise contre la transphobie, notamment dans le milieu de la santé. Explications avec Giovanna Rincon, co-fondatrice et co-directrice de l’association.

L’accès à la santé et à la prévention représente une grande partie de l’action de l’association. Quelles sont vos actions sur le sujet ? 

Nous avons un pôle santé-prévention au sein duquel nous faisons de la promotion de la santé sexuelle, de la prévention auprès des personnes trans. Elles peuvent venir se faire dépister, se renseigner sur la PrEP, être accompagné vers tous les outils de la prévention combinée. Nous avons un partenariat avec l’hopital Bichat depuis 13 ans maintenant. Dans ce cadre, une médecin infectiologue vient tous les lundis au local de l’association pour primo prescrire la PrEP et ensuite assurer le suivi à l’hopital à travers des permanences dédiées au public trans. Nous avons également des médiatrices qui travaillent plusieurs fois par semaine à Bichat pour accompagner les personnes dans leur parcours de soin. Enfin, nous proposons de la e.consultation avec une médecin pour avoir accès à un dépistage global et la PrEP. Cela concerne les personnes vivant dans des déserts médicaux ou ne se rendant pas en structure à cause des discriminations et de la stigmatisation. 

Nous souhaitons que les personnes en questionnement puissent avoir des informations claires sur la santé liée à un parcours de transition. Il est important de prendre en compte toutes les composantes de la santé des personnes trans : somatique, psychique et sociale. Et malheureusement, nous constatons que l’offre reste insuffisante dans le droit commun pour ce type de public. Aujourd’hui, une personne en questionnement va le plus souvent être directement orientée vers un parcours de réassignation génitale ou vers des psychiatres en premier intention. Or, cela relève de vieille pratique, il est important que les personnes disposent d’une information éclairée sur ce qu’est un parcours de transition. C’est pourquoi nous mettons en place une cartographie des professionnels de santé qui sont formés à l’accueil des personnes trans et peuvent suivre leur santé de manière globale.
Depuis 4 ans, nous participons également à la coordination de la plateforme trajectoire jeunes trans qui permet de faciliter l’accompagnement des mineurs et de leur famille dans leur parcours de transition en concertation avec les structures de l’APHP.

Justement, vous avez mis en place une offre de formation à destination des professionnels de santé ? 

Nous avons mis en place des formations sur l’ensemble de la France en présentiel et distantiel. Ces formations co-animés avec d’autres associations trans franciliennes, s’inscrit dans le Réseau Santé Trans national qui propose des modules de formation aux médecins généralistes. Les professionnels sont formés à l’accueil des personnes trans, la prescription des traitements hormonaux, l’accompagnement des parcours de transition médical et sensibilisation aux pratiques d'automédication. Plus de 350 professionnels ont déjà été formés. L’objectif final est d’améliorer l’offre d’accompagnement aux personnes en transition et d’éviter qu’une méconnaissance puisse se transformer en discrimination perçue par le patient trans.

En parallèle, pour la deuxième année, nous proposons des formations de 3 jours sur la santé sexuelle et reproductive des personnes trans. Ces formations co-animé et construite avec Lou POLL, sage-femme de Toulouse, ont lieux 3 fois par an à Paris et Toulouse.

Nous intervenons également depuis 3 ans, sur les séminaires de rentrée des étudiants en médecine à la Sorbonne Université.

Quelles sont les autres actions que vous menez ? 

Nous avons aussi un pôle socio-juridique au sein duquel nous accompagnons les personnes dans les questions d’accès aux droits, d’administratif, de recherche d’emploi… 

Nous proposons aussi des dispositifs d’hébergement, pour les jeunes trans, en situation de précarités ou pour des trans âgés en situation irrégulière. Enfin, nous avons un fonds, le Fast (fonds d’action social trans) qui permet d’aider financièrement près de 250 personnes par an.

Nous proposons également des activités sportives, à travers notamment une permanence piscine tous les mercredis dans le 18em. Nous soutenons également deux équipes de volley ball et une équipe de foot. Afin de lutter contre l’isolement, un groupe de parole à destination des 40 ans et plus est également proposé.

Enfin, nous collaborons avec un laboratoire de recherche et l’hôpital Bichat qui mènent plusieurs projets de recherche collaboratifs, notamment sur la santé sexuelle, la Prep.. 

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