31 mai 2023 - Journée mondiale de lutte contre le tabagisme

Actualité

Chaque année, la Journée mondiale sans tabac est l'occasion d'informer et de sensibiliser la population sur le sujet du tabac et sur les possibilités qui s’offrent à tout à chacun pour arrêter : parce qu’il n’est jamais trop tard, parce que chaque tentative compte, parce que des personnes sont là pour accompagner l’arrêt…

Les données récentes

Après plusieurs années de baisse du tabagisme dans la population française, on observe depuis 2020, un arrêt de cette décroissance, voire une ré-augmentation de la consommation tabagique qui s’est confirmée en 2021 dans certaines catégories socio-professionnelles. Les dernières données de Santé Publique France sur le tabagisme en France en 2022 affiche que le tabac reste un fort marqueur des inégalités sociales de santé. 

Si 24.5% des 18-75 ans déclare fumer quotidiennement, cette proportion passe à 30.8% chez les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat (30,8%) et est seulement de 16.8% pour celles titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat. On retrouve cette différence chez les jeunes, où de façon globale, en 2022, moins d’un adolescent de 17 ans sur deux a déjà expérimenté le tabac (46,5%), ce qui est une forte baisse par rapport aux années antérieures. Mais selon la filière ces résultats varient grandement, de 42,8% pour les filières générales et technologiques, à  49,9% pour les filières professionnelles à 67.3% pour les jeunes en apprentissage.

Cependant, plus de la moitié des fumeurs (59.3%) désire arrêter de fumer. Cette donnée capitale affiche la nécessité de soutenir les fumeurs dans le sevrage tabagique et mettre en avant les dispositifs existants à cet objectif.

En termes de données régionales, entre 2016 et 2017, les résultats ont montré une réduction des inégalités sociales particulièrement notable en Île-de-France, inédite depuis de longues années en matière de tabagisme, tant chez les hommes que chez les femmes. En 2017, la prévalence du tabagisme quotidien était plus faible en Île-de-France que dans le reste de la France métropolitaine (22,0 % contre 28,1 % hors Île-de-France).

Le tabac, première cause de mortalité évitable en France

Le tabagisme, première cause de mortalité évitable, est responsable de près de la moitié des écarts d’espérance de vie entre les groupes sociaux les plus favorisés et les moins favorisés. En cela, il est révélateur de pratiques différenciées selon le milieu social. 9 cancers du poumon sur 10 sont directement imputables au tabagisme. Le cancer du poumon fait partie des trois cancers les plus fréquents, chez les hommes et chez les femmes, en Île-de-France. On constate une sur-incidence du cancer du poumon dans certains départements relativement aux autres, sur Paris et en Seine-Saint-Denis notamment.

Le tabac constitue, de plus, un important polluant environnemental. Parmi les 4000 substances chimiques issus de la combustion du tabac que l’on retrouve dans les mégots de cigarette, se trouvent de nombreux polluants notamment des métaux lourds (barium, plomb, mercure), des hydrocarbures aromatiques et des traces de pesticides.

De nombreux mégots sont jetés ou écrasés par terre, et diffusent les nombreuses substances toxiques les contenant. En France, le poids des mégots jetés ou écrasés par terre représente près de 25 000 tonnes par an dont 350 tonnes pour la seule ville de Paris, ce qui représente 10 millions de mégots par jours.
Un mégot jeté par terre se dégrade en 12 ans, sans pour autant perdre sa nocivité puisque les microparticules issues de cette dégradation continuent de diffuser leurs propriétés toxiques, et polluent les différents écosystèmes. Un seul mégot de cigarette peut notamment polluer 500 litres d’eau.

En Île-de-France, l’ARS s'engage depuis plusieurs années pour accompagner les fumeurs dans l’arrêt du tabac

L’ARS Île-de-France est engagée contre le tabagisme en cohérence avec les objectifs du Plan National de Lutte contre le Tabagisme et ses déclinaisons régionales du Plan Régional de Santé et Plan Régional de Réduction du Tabagisme. L’ARS Île-de-France est ainsi investie dans le renforcement de l’accès aux traitements nicotiniques de substitution, au repérage précoce et à l’intervention brève (RPIB) des professionnels de santé.
De plus, la stratégie Lieux de Santé est massivement soutenue par l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France depuis de nombreuses années à travers le Fonds de Lutte contre les Addictions (FLCA). Financés depuis 2018, plus d’une vingtaine d’établissements (cliniques, CHU, maison de santé etc.) sur l’ensemble du territoire francilien ont pu mettre en place cette démarche grâce au FLCA, tout comme la mise en place des Espaces Sans Tabac devant les lieux de fréquentation des publics les plus jeunes.
Dans la poursuite de cette stratégie de lutte contre le tabagisme, l’ARS soutient également la démarche «
École de Santé Sans Tabac » afin d’accompagner, dès la formation, les professionnels de santé dans des pratiques de prévention, repérage et prise en charge du tabagisme, tout en favorisant des environnements exemplaires vis-à-vis du tabac.

Mois sans tabac

De plus, comme chaque année, l’ARS est engagée en première ligne sur la construction du Mois Sans Tabac. Cette campagne de marketing social vise, durant le mois de novembre, à accompagner les fumeurs à arrêter de fumer en intervenant auprès des publics aussi bien dans les établissements de soins, que dans les lieux de socialisation et grand public pour toucher une importante frange de la population. Ce travail se réalise de façon multi-partenariale en collaborant avec les associations de lutte contre les conduites addictives, caisses d’assurance maladie, entreprises, collectivités etc…