L’animation des filières AVC en Île-de-France

Actualité

Le 29 octobre est la journée mondiale de lutte contre l’AVC. Pour l’occasion, de nombreuses actions d’information et de prévention sont mises en place en Île-de-France. C’est le cas à la Fondation Adolphe de Rothschild à Paris, l’une des filières AVC mise en place par l’ARS. Rappelons que l’AVC touche chaque année plus de 18 000 personnes en Île-de-France.

La filière AVC permet de prendre en charge le patient dès la survenue des premiers symptômes, puis durant l’hospitalisation en unité neuro-vasculaire (UNV), unité spécialisée pour la prise en charge des AVC et si besoin en service de soins de suite et de réadaptation, puis au domicile, parfois en institution.

Depuis le plan national AVC, l’ARS Île-de-France a déployé une animation de filière avec un animateur de filière pour chacun des territoires des 20 UNV de la région ainsi qu’un animateur régional pour l’UNV pédiatrique de Bicêtre. Cet animateur a pour rôle d’animer, de coordonner et de fluidifier l’ensemble du parcours des patients atteints d’AVC. Il a également en charge la formation des professionnels mais aussi l’information des patients et de leur entourage. Sans oublier la prévention, qui reste la meilleure stratégie pour réduire le handicap lié aux AVC.

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’AVC, l’équipe de l’unité neuro-vasculaire (UNV) de la Fondation Adolphe de Rothschild, en partenariat avec l’association France AVC Île-de-France, souhaite présenter la filière AVC et les différents métiers impliqué dans la prise en charge de l’AVC, dont les Infirmières de pratique avancée (IPA), communiquer et informer sur le parcours du patient atteint d’AVC (avant, pendant et après). Ils nous expliquent les points forts de cette journée.

Le parcours AVC sera présenté sous forme de 4 stands, de la prise en charge au retour au domicile :

En cas d’AVC, comment réagir ?

L’AVC se manifeste par l’apparition brutale d’un des signes suivants :

  • faiblesse musculaire ou paralysie d’un côté du corps bras et/ou jambe
  • déformation de la bouche
  • troubles du langage avec difficultés soudaines à parler ou impossibilité d’articuler, propos incohérents ou confus, difficultés à se faire comprendre ou à comprendre
  • perte de la vision d’un œil ou d’une partie du champ visuel

Si vous êtes témoin d’un de ces signes chez vous ou quelqu’un d’autre, réagissez. Appelez immédiatement le SAMU, faites le 15 !
Agir vite, c’est important ! En cas d’AVC, chaque minute compte.

L’Accident ischémique transitoire : une alerte à ne pas négliger !

Le Dr Igor Raynouard, neurologue dans l’UNV de la fondation et animateur de filière, rappelle que l’accident ischémique transitoire (AIT) est la survenue brutale de l’un des symptômes cités ci-dessus. Ces symptômes ne vont durer que très peu de temps (quelques minutes), avant un retour à la normal. Cette alerte doit être considérée comme une urgence. Dès les premiers symptômes, il faut contacter le 15 pour être pris en charge le plus vite possible.

L’AIT ne doit pas être négligé, souligne le Dr Raynouard : entre 20 et 30% des AVC ont été précédées d’un AIT. Si ces patients avaient été pris en charge dès les premiers symptômes, l’AVC aurait pu potentiellement être évité. Une prise en charge rapide de l’AIT est développée à la fondation sous la forme d’une « clinique des AIT » avec mise en place d’un numéro qui permettra aux médecins du territoire d’envoyer en urgence directement les patients suspects d’AIT

Quel est le rôle de l’infirmière de pratique avancée (IPA) dans le parcours AVC ?

L’IPA intervient dans toutes les phases de la prise en charge du patient atteint d’AVC (de la phase aigüe au post-AVC), expliques Adeline Muller et Wande Kanté, les deux IPA du service. Dès l’arrivée du patient avec les pompiers, elle a un rôle d’accompagnement, de coordination, pour faire en sorte que la prise en charge soit la plus rapide possible. Durant l’hospitalisation, elle apporte des recommandations et propose des actions d’éducation. Elle accompagne également le patient lors de la sortie d’hospitalisation : reprise de diagnostic et suite de prise en charge. Elle va revoir le patient après sa sortie de l’hôpital, pour lui permettre de continuer de bénéficier de l’accompagnement de la filière AVC, réduire les facteurs de risque et éviter les récidives de l’AVC. L’Infirmière de pratique avancée est certes un nouveau métier mais représente déjà un maillon fondamental de la prise en charge de l’AVC.

A la Fondation, l’IPA intervient également sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP) et la clinique de l’AIT. Elle fait le lien entre l’accompagnement proposé à l’hôpital et les accompagnements disponibles après la sortie.

Et après ? L’accompagnement post-AVC

Le Dr France Woimant, présidente de France AVC Île-de-France, insiste sur la prise en charge après l’hospitalisation à la phase aigüe. En effet, à cet instant, le patient est très entouré par l’équipe médicale et paramédicale et, c’est quand il rentre à domicile, qu’il se rend compte de la situation et des difficultés. Ainsi, Florence, bénévole à l’association et patiente AVC depuis 2014, explique qu’on ne peut pas véritablement parler de « retour » au domicile, puisque la situation n’est pas identique. Le patient découvre sa vie d’après, et les difficultés auxquelles il est confronté, son handicap et ses limitations. C’est au moment de la sortie d’hospitalisation que le patient prend véritablement conscience des changements. C’est la raison pour laquelle des actions d’accompagnement sont indispensables pour les patients et leurs aidants. Parmi elles, on peut citer Prado AVC, l’accompagnement de l’association de patients, les consultations pluri professionnelles post-AVC, un soutien psychologique etc.

Prado AVC

Le service de retour à domicile Prado a été créé par l'Assurance Maladie, pour anticiper les besoins du patient liés à son retour à domicile après l’hospitalisation et fluidifier le parcours hôpital-ville. Il est proposé aux patients hospitalisés pour AVC ou AIT depuis 2019.

Les principaux objectifs du Prado sont :

  • de renforcer la qualité de la prise en charge en ville autour du médecin traitant
  • d'accompagner la diminution des durées de séjour à l'hôpital
  • d'améliorer l'efficience du recours à l'hospitalisation en réservant les structures les plus lourdes aux patients qui en ont le plus besoin.

L’association France AVC Île-de-France

Vivre après un AVC, c'est apprendre à vivre différemment, apprendre à s'adapter au mieux à une diminution d'autonomie. C’est au moment du retour à domicile, après quelques jours ou semaines d’hospitalisation que le patient va réellement prendre conscience de son handicap. L’association France AVC est là pour l’accompagner. Avec l’AVC, il existe parfois un véritable handicap invisible, qu’il est compliqué d’expliquer à l’entourage du patient. L’association propose des livrets informatifs sur les ressources disponibles, mais aussi des groupes de parole, qui permet au nouveau malade de discuter avec des malades de plus longue date, et se rendre compte qu’ils vont avancer. Elle propose aussi des sessions d’initiation à l’activité physique adaptée (tennis, piscine), de yoga, danse, promenade etc. Cela permet de recréer du lien social, et de montrer au patient qu’il peut reprendre une activité.

Ces moments d’informations destinées au grand public sont importants, souligne Josée, également bénévole à France AVC Île-de-France. « Cela leur permet de connaître les signes d’AVC et de savoir réagir en cas de symptômes survenant chez un proche ! »

Portées par l’animation de filière AVC et l’association de patients, plusieurs actions sont menées dans la région à l’occasion de cette journée mondiale de lutte contre l’AVC. L’information et la prévention sont les meilleures armes pour diminuer la fréquence des AVC.

Journée AVC 2023 1
Journée AVC 2023 2
Journée AVC 2023 1
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