Les mesures Ségur Santé pour lutter contre les inégalités en santé

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Ségur inégalités de santé

Le Ségur de la Santé offre une opportunité à l’ARS Île-de-France de renforcer sa mobilisation pour la lutte contre les inégalités de santé auprès des publics vulnérables (démarche aller vers, femmes en précarité, réduction de l’impact de la crise Covid-19).

Plusieurs mesures concrètes sont portées par l’Agence en Île-de-France pour lutter contre les inégalités en santé.

Renforcer la prise en charge inconditionnelle des personnes démunies

L’ARS Île-de-France a alloué plus de 5 millions d’euros pour le renforcement des permanences d’accès aux soins de santé (PASS) et des équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) sur l’ensemble du territoire, ainsi que pour le lancement de 6 PASS mobiles.

Pour rappel, l’Île-de-France compte :

  • 46 PASS généralistes
  • 1 PASS dermatologique
  • 2 PASS ophtalmologiques
  • 8 PASS bucco dentaires
  • 6 PASS psychiatriques
  • 1 PASS pédiatrique en cours d’ouverture
  • 6 PASS mobiles en cours de déploiement
  • 23 EMPP

La crise Covid-19 a mis en exergue les inégalités de santé présentes sur le territoire. Pour parvenir à les réduire, il convient de :

  • diminuer les différences d’état de santé entre les personnes
  • repérer les facteurs structurels qui exposent à des risques sanitaires
  • prendre en compte le poids des déterminants sociaux sur la santé

En Île-de-France, les principaux objectifs de l’Agence pour réduire les inégalités de santé sont de : 

  • soutenir de nouveaux acteurs engagés pour la santé des Franciliens ;
  • dédier des actions spécifiques aux personnes modestes ;
  • encourager l’accès aux soins des nouveaux travailleurs pauvres.

Dans le cadre du Ségur de la Santé, 13 projets de réduction des inégalités de santé ont été retenus par l’Agence à hauteur de 1 873 000€. En 2021, ces projets visent à couvrir 3 axes prioritaires identifiés pour mieux agir sur les facteurs sociaux générateurs d’inégalités de santé

  • Le lien entre l’habitat et les inégalités de santé
  • Le lien entre la précarité de l’emploi, les nouvelles formes de salariat ou de travail et les inégalités de santé
  • L’impact de la ségrégation et des discriminations sur la santé.

Dans la continuité de cette démarche, la programmation 2022 complète cette ambition avec deux nouveaux axes :

  • Le lien entre le numérique, l’accès aux technologies de l’information et de la communication et les inégalités de santé
  • L’amélioration de l’équité en santé par l’intégration de l’accompagnement social dans la promotion de la santé

Pour accompagner le déploiement des programmes soutenus, l’ARS île-de-France met en place un dispositif de suivi partagé des initiatives soutenues. L’instauration d’une communauté de pratiques a été créée pour capitaliser les expériences et acquis des porteurs tout au long de leurs projets.  

Plus particulièrement, ce dispositif s’intéresse à 7 thématiques de santé publique : 

  • Comment le projet permet-il de faire émerger des bonnes pratiques permettant d’articuler l’habitat/logement et son impact sur la santé des personnes ?
  • Quels outils méthodologiques sont mobilisés pour renforcer l’approche participative dans le processus de gouvernance du projet afin d’intégrer les personnes les plus éloignées ?
  • Comment le projet intègre-t-il la thématique des discriminations sociales et leurs implications sur la santé des personnes ?
  • Les conditions du déploiement d’actions intersectorielles dans les démarches en santé communautaire permettant d’intégrer l’ensemble des paramètres favorables à une approche en santé globale
  • Qu’observe-t-on en matière d’interaction entre les déterminants (habitat, emploi, discriminations) et de la différence d’impact du programme au prisme du cumul de facteurs négatifs?
  • Comment le numérique permet-il d’agir sur la réduction des ISS ?
  • De quels éléments dispose-t-on pour répondre aux enjeux de santé des femmes en situation de travail précaire ?

L’ARS Île-de-France poursuit sa démarche pour aller vers les publics éloignés du système de santé engagée depuis plusieurs années et renforcée lors de la crise Covid-19. 

La crise Covid-19 lui a permis notamment de développer des dispositifs nouveaux d’accompagnement, de renforcer ses liens avec les acteurs de terrain avec la mise en place d’équipes de dépistage et de vaccination au sein de structures d’hébergement.

Dans le cadre du Ségur de la Santé, l’ARS Île-de-France a dédié plus de 10 millions d’euros supplémentaires pour renforcer sa démarche d’aller-vers.

46 équipes mobiles Segur 27 se déploient en 2022 en Île-de-France dans les structures d’hébergement, dans les habitats très dégradés ou auprès des personnes en situation de rue. Elles interviennent sur initiative propre, sur sollicitation extérieure ou sur demande de l’ARS. Elles sont composées à minima d’un infirmier et d’un travailleur social, qui assurent, de manière inconditionnelle :

  • Des premiers soins, des bilans de santé, une orientation vers les acteurs de santé et un accompagnement à l’ouverture de droits (« Equipes mobile santé précarité » et « Lits halte soins santé mobiles ») ;
  • Des soins infirmiers « à domicile » sur prescription médicale et de l’éducation à la santé (« Equipes spécialisées de soins infirmiers précarité ») ;
  • Un suivi de patients chroniques pour coordonner leur parcours en santé et les accompagner dans les démarches de la vie quotidienne (« appartements de coordination thérapeutique hors les murs »).

Enfin, 3 équipes mobiles parmi les 46 constituées seront dédiées aux interventions en périnatalité. Elles viendront ainsi compléter l’offre à destination des femmes enceintes ou sortant de maternité hébergées ou en situation de rue et en particulier appuyer le dispositif régional « HSR Confluence » ouvert à Athis-Mons en mars 2021.

En Île-de-France, 4 000 femmes sortent de maternité sans solution d’hébergement chaque année et, selon une enquête de l’ARS Île-de-France, 16 femmes en moyenne sont hospitalisées en maternité sans raison médicale, en raison de leur absence de logement.

Pour répondre à cette situation, l’Agence finance,en partenariat avec la Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (DRILH),  le dispositif “hébergement soins résidentiels périnatalité” (“HSR Périnat Confluence”) dans le cadre des mesures retenues au titre du Ségur de la Santé. Il associe des soins résidentiels et des places d’hébergement d’urgence pour des femmes enceintes, des femmes sortant de maternité avec leurs nouveau-nés, et leurs conjoint/enfants.

Porté par l’association Aurore, ce dispositif régional a ouvert ses portes en mars 2021 à Athis Mons (91) et offre :

  • des places de soins résidentiels accessibles aux femmes présentant une pathologie pré et/ou post natale, et aux nouveau-nés malades ;
  • une logique de gradation dans la prise en charge et d’adaptation à l’évolution de la situation sanitaire des personnes accueillies ;
  • des places d’hébergement d’urgence pour les conjoints et fratries afin de ne pas séparer les familles, et pour faire office de « sas » avant l’orientation des femmes et de leurs enfants vers d’autres dispositifs d’hébergement.

Le dispositif dispose de  : 

  • 50 places, dont 25 pédiatriques, dans les lits haltes soins santé (LHSS)
  • 10 places en appartements de coordination thérapeutique (ACT)
  • 10 places ACT hors les murs
  • 47 places d’hébergement d’urgence

Depuis l’ouverture du centre, 80 personnes ont été accueillies (femmes enceintes, femmes ayant accouché, nouveau-nés, fratries, conjoints).

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