Vaccination : politique régionale et ressources

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Un enfant en train d'être vacciné
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Politique vaccinale en Île-de-France, calendrier vaccinal, vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), vaccination contre la rougeole, vaccins obligatoires…

La politique nationale de vaccination est arrêtée par le Ministère de la santé, après avis de la Haute autorité de santé. L’ARS Île-de-France met en œuvre cette politique au tenant compte des spécificités régionales.

Les grandes orientations de la politique nationale de vaccination sont matérialisées tous les ans sous la forme d’un calendrier vaccinal. Il présente dans le détail chacun des vaccins importants à chaque âge de la vie, et le schéma vaccinal pour garantir la protection des personnes vaccinées. Les effecteurs de la vaccination sont multiples : médecins généralistes, pédiatres, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens. Il est important d’encourager les usagers au dialogue avec leurs professionnels de santé de référence. A côté de l’offre de ville, des structures publiques de prévention proposent des vaccinations gratuites, en particulier le centres de vaccination. .

La campagne de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) au bénéfice de tous les élèves de 5è.

Au printemps 2023, le Président de la République a annoncé la généralisation de la vaccination gratuite contre les papillomavirus humains (HPV) à tous les collégiens de 5ème âgés de 11 à 14 ans dès la rentrée scolaire 2023.

Les papillomavirus humains, très répandus, sont responsables de lésions pouvant mener au développement de cancers. La vaccination contre les HPV est recommandée depuis 2007 pour les filles et depuis 2021 pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans. Alors que le vaccin est très efficace et prévient plus de 90% des infections à HPV, les taux de couverture vaccinale restent encore faibles en France, et en particulier en Ile-de-France. Les pays qui ont proposé la vaccination des enfants en milieu scolaire, ont pu observer une nette amélioration des couvertures vaccinales des populations ciblées par les recommandations : l’impact majeur de la vaccination contre les HPV sur la circulation virale conduit à diminution du nombre de cas de lésions cancéreuses dans les populations vaccinées.

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Le guide vaccination (pour tous les professionnels de santé)

 

Pourquoi un engagement de l'ARS dans la politique vaccinale ?

Des progrès considérables ont été réalisés pour la santé des populations concernant les maladies infectieuses à prévention vaccinale, la diminution de ces maladies infectieuses a été multifactorielle : amélioration des conditions de vie, antibiothérapie, vaccination ; hors, de nos jours, la place de la vaccination est parfois sous-estimée voir contestée.

Malgré l’élargissement de l’offre de vaccination, et les enjeux de de protection individuelle et de groupe, il est observé :

  1. la résurgence de maladies : rougeole, coqueluche, du fait de recommandations vaccinales insuffisamment suivies
  2. des connaissances limitées sur les vaccinations recommandées ou obligatoires, probablement liée aux changements annuels de calendrier vaccinal
  3. des innovations vaccinales souvent méconnues
  4. des groupes de population difficiles à atteindre

L’épidémie de COVID-19 a confirmé ces observations mais a également montré la mobilisation possible pour la vaccination et de nouveaux moyens pour renforcer son accessibilité.

Ces constats incitent à développer la politique vaccinale régionale

L'ARS Île-de-France s’engage à développer des actions de promotion de la vaccination :

  • auprès des populations : les personnes à risque de forme grave des maladies concernées ;
  • par une mobilisation de tous les professionnels qui participent à la prévention : médecins, infirmier.e.s, sages-femmes et maïeuticiens, pharmaciens ;
  • par la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés : les usagers, les partenaires associatifs et l’ensemble des groupes qui présentent un intérêt à la promotion de la vaccination et/ou qui souhaitent participer au transfert de connaissance en vaccinologie ;
  • par le renforcement de la surveillance des maladies à prévention vaccinale : épidémiologie et connaissance de la couverture vaccinale.

Le calendrier vaccinal fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge, émet les recommandations vaccinales «générales» et des recommandations vaccinales «particulières» propres à des conditions spéciales (risques accrus de complications, d’exposition ou de transmission) ou à des expositions professionnelles.

Actualités vaccinales

  • La vaccination contre les Rotavirus est désormais recommandée chez l’ensemble des nourrissons, selon un schéma vaccinal à deux doses (à 2 et 3 mois de vie) pour le vaccin Rotarix® et à trois doses (à 2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin RotaTeq®. Le strict respect de ce calendrier vaccinal est primordial afin d’assurer la complétude du schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®).
  • La vaccination annuelle contre la grippe saisonnière peut être proposée aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus. La Haute Autorité de Santé recommande d’utiliser préférentiellement le vaccin administré par voie intranasale. En cas d’indisponibilité du vaccin intranasal, les autres vaccins antigrippaux qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché chez l’enfant peuvent être utilisés.
  • Le vaccin MenQuadfi® complète l’offre de vaccination contre les infections invasives à méningocoques de sérogroupes A, C, W, Y.

Élargissement des compétences :

La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2023 a étendu les compétences des pharmaciens, des infirmiers et des sages-femmes en matière de prescription et d’administration des vaccins. Les conditions d’application de ces nouvelles compétences (formation, traçabilité, …), ainsi que la liste des vaccins et le public cible pour chacune de ces professions de santé seront précisés par des textes réglementaires qui seront publiés dans le courant de l’année 2023.

« Mon Espace santé » et le carnet de vaccination électronique

Enfin, depuis 2022, le carnet de vaccination électronique est inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». Il permet aux professionnels comme aux usagers de renseigner les vaccinations réalisées et de connaitre les prochaines vaccinations prévues selon l’âge.

Arrêts de commercialisation : Pas d’arrêt de commercialisation en 2023

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La carte postale vaccination simplifiée 2023

La vaccination contre le Rougeole est obligatoire depuis le 1er janvier 2018. Elle est couplée avec les vaccinations contre les Oreillons et la Rubéole.

En France, même si la couverture vaccinale vis-à-vis de la rougeole à l’âge de 2 ans progresse régulièrement, elle n’atteint pas encore les 95% nécessaires à son élimination. Ce taux important est indispensable pour espérer une immunité de groupe permettant de protéger les plus vulnérables qui, individuellement ne peuvent pas bénéficier de la vaccination.

En Île-de-France, le taux de couverture vaccinale à 1 dose est de 93% et à 2 doses de 85%, soit 10 points en dessous des objectifs attendus. Ces taux varient selon les départements, pouvant encore donner lieu à des épidémies parfois gravissimes pour ceux qui ne sont pas protégés.

La rougeole, maladie très contagieuse, peut entraîner des complications graves, voire mortelles ou laisser des séquelles neurologiques.

La rougeole est une maladie à déclaration obligatoire qui doit être signalée sans délai par le médecin traitant à l’ARS Île-de-France pour permettre la mise en œuvre des mesures de contrôle.

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Le site Info Rougeole

 

Depuis 2018, l’ensemble des enfants de moins de 24 mois doivent avoir reçu les vaccins obligatoires suivants :

Vaccins contre la diphtérie, tétanos, poliomyélite, Haemophilus influenzae B, coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoque C, pneumocoque.

 

La synthèse du 3ème bilan annuel des obligations vaccinales du nourrisson est très encourageant :

  • Sur les couvertures vaccinales :
    • La couverture vaccinale du vaccin pentavalent 3 doses (DTP, Coqueluche, Haemophilus influenzae de type b) a augmenté de 1 point chez les enfants âgés de 24 mois et nés en 2018 (96,4%) par rapport à celle estimée chez les enfants, au même âge, nés en 2017 (95,4%).
    • La couverture vaccinale du vaccin contre l’hépatite B 3 doses a augmenté de 3,4 points chez les enfants âgés de 24 mois et nés en 2018 (95,2%) par rapport à celle estimée chez les enfants, au même âge, nés en 2017 (91,8%).
    • La couverture vaccinale du vaccin contre le pneumocoque 3 doses a augmenté de 1,9 points chez les enfants âgés de 24 mois et nés en 2018 (95,0%) par rapport à celle estimée chez les enfants, au même âge, nés en 2017 (93,1%).
    • La couverture vaccinale du vaccin ROR (2 doses) a augmenté de 4,1 points chez les enfants âgés de 24 mois et nés en 2018 (90,4%) par rapport à celle estimée chez les enfants, au même âge, nés en 2017 (86,3%).
  • Sur l’adhésion des familles :
    • 82,5% des français se déclarent favorables ou très favorables à la vaccination (Baromètre santé 2021- 22 625 personnes âgées de 18 à 75 ans)
    • 59% des français sont favorables à l’extension des obligations vaccinales en mars 2022 (66% en novembre 2020) contre 49% en novembre 2017
    • 65% des français âgés de 18-35 ans sont favorables à l’extension des obligations vaccinales en mars 2022 contre 60% en novembre 2020
  • Sur la pharmacovigilance :
    • Sur près de 5,6 millions de vaccinations pratiquées chez les nourrissons et les enfants âgés de 0 à 23 mois vaccinés en 2020, 201 notifications rapportant un ou plusieurs effets ou événements indésirables ont été enregistrées dans la base nationale de pharmacovigilance.
    • Parmi ces 201 notifications, 130 (64,7%) ont été qualifiées de cas « non graves » et 71 (35,3%) de cas « graves ».
    • La nature de ces 201 effets/évènements indésirables consistait majoritairement en des troubles d’ordre général à type de fièvre, réactions au site d’injection ou de rashs.

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Le site du Ministère de la Santé

Les pénuries vaccinales sont devenues un problème récurrent pour l’accès au vaccin ces dernière années. Le terme recouvre plusieurs situations : depuis des difficultés d’approvisionnement rapidement résolues aux ruptures totales de stock, en passant par des fluctuations d’approvisionnement durables.

Les pénuries vaccinales ne sont pas un phénomène français : dans la plupart des cas, plusieurs pays sont touchés. Les solutions sont souvent proposées et discutées au niveau international.

Sur le territoire français, l’Agence nationale de sécurité du Médicament (ANSM) assure, en lien avec le laboratoire, le suivi des stocks et la distribution des vaccins. Elle met à disposition sur son site des informations sur les pénuries médicamenteuses dont vaccinales.

Le Ministère en charge de la santé, dans ce cadre, effectue une saisine du Haut comité de santé publique (HCSP). Sur la base de ces recommandations, il élabore de nouvelles stratégies vaccinales (priorisation des sujets à vacciner). Il procède à la diffusion de l’information concernant la priorisation retenue et les mesures de gestion adaptées aux ARS.  

Dans le cadre de ces pénuries, l’ARS relaie les informations et instructions à l’ensemble des professionnels de santé, veille à la mise en œuvre de ces instructions et signale au ministère les difficultés rencontrées.

La Semaine Européenne de la Vaccination (SEV), initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 2005, se tiendra en France du 24 au 30 avril 2023. L’occasion pour l’ARS Île-de-France de rappeler que la vaccination représente un enjeu majeur de santé publique et demeure le moyen de prévention le plus efficace pour se protéger contre certaines infections graves.

La vaccination contre la Covid-19, toujours d’actualité, ne doit pas faire oublier l’importance des autres vaccinations pour préserver la santé de tous. Celles des nourrissons avec les vaccinations obligatoires mais aussi celles des plus grands avec les vaccinations contre le papillomavirus (HPV), la grippe et les rappels à réaliser pour maintenir un bon niveau de défense. La SEV est aussi l’occasion de découvrir les nouveautés du calendrier vaccinal dans sa version 2023.

Après 2 années de campagnes répétées de vaccination contre le Covid-19, les français marquent une certaine « fatigabilité » à l’égard des vaccins. Cependant, 82.5% des personnes interrogées restent favorables ou très favorables à la vaccination. (Référence : Baromètre 2021).

L’ARS Île-de-France engagée pour améliorer la couverture vaccinale sur le territoire pour tous les vaccins obligatoires ou recommandés

Si des progrès considérables ont été réalisés ces dernières années pour la santé des populations concernant les maladies infectieuses à prévention vaccinale, l’importance de la vaccination reste parfois sous-estimée voir contestée. Il est pourtant constaté, que des recommandations vaccinales insuffisamment suivies ont pour conséquence la résurgence de maladies comme la rougeole et la coqueluche. Pour améliorer le suivi des recommandations, la sensibilisation des professionnels de santé aux évolutions du calendrier vaccinal, grâce à une politique vaccinale régionale, est essentielle. Cette sensibilisation permet notamment de faire connaître les innovations vaccinales et d’informer, par le biais des professionnels de santé, la population la plus large possible.

L'ARS Île-de-France, fortement impliquée dans la promotion de la vaccination, mène de nombreuses actions :

  • pour sensibiliser et informer les franciliennes et franciliens ;
  • pour mobiliser et sensibiliser tous les professionnels de santé, plus particulièrement ceux dont les missions évoluent comme les sages-femmes, le infirmiers et les pharmaciens, qui peuvent désormais réaliser toutes les vaccinations chez les personnes à partir de 16 ans ;
  • pour renforcer la surveillance des maladies à prévention vaccinale grâce à l’épidémiologie et la connaissance de la couverture vaccinale.

Un enjeu national d’amélioration des taux de CV contre les papillomavirus chez les jeunes, décliné en région francilienne

Avec des taux de CV contre les papillomavirus proches de 80%, des pays comme la Suède, l’Australie ou le Royaume Uni commencent à mesurer l’impact de cette mesure préventive :

  • le risque de survenue de cancers du col de l’utérus est plus faible chez les femmes ayant reçu le vaccin contre les HPV (référence) ;
  • on observe dans ces mêmes groupes de populations vaccinées, une réduction importante des lésions précancéreuses (condylomes) et une diminution de la circulation des HPV.

L’ouverture de la vaccination contre les HPV aux garçons (depuis 2021) et l’abaissement de l’âge de la vaccination à 11-14 ans avec recommandation de vaccination avant l’exposition aux risques, doit nous permettre d’atteindre plus rapidement les objectifs de 80% de CV à l’horizon 2030, fixés par la stratégie décennale de lutte contre les cancers.

Au printemps 2023, le Président de la République a annoncé, suite aux résultats positifs rapportés dans les pays qui ont vaccinés dans les établissements scolaires mais aussi suite aux expérimentations régionales (Grand Est, Normandie, Mayotte…), la généralisation de la vaccination contre les HPV gratuite au collège, à tous les enfants en classe de 5ème.

En lien avec ses partenaires locaux, les communautés intéressées par ces actions, l’Éducation nationale, l’ARS, est d’ores et déjà engagée dans la mise en place de cette campagne de vaccination.