Vaccination par le pharmacien d’officine - Bilan en Île-de-France, Avril 2021 - Mars 2022

Actualité

Retour sur la pratique de la vaccination des pharmaciens d'officine en Île-de-France d'avril 2021 à mars 2022. En effet, depuis 2019, les pharmaciens d'officine sont autorisés à pratiquer la vaccination. Ils sont donc amenés à occuper une place privilégiée pour intervenir dans le champ de la vaccination.

La vaccination 

La vaccination est un moyen de prévention efficace pour lutter contre de nombreuses maladies infectieuses. Le pharmacien d’officine est autorisé depuis Avril 2019 à vacciner.

Un maillage territorial de qualité

Les pharmacies d’officine sont bien réparties sur le territoire national, notamment dans les déserts médicaux, qu’il s’agisse de villages reculés ou de zones périurbaines sous-dotées en raison d’une réglementation imposant des quotas par habitants et un maillage territorial harmonisé (ordonnance 2018-3 du 3 janvier 2018).

Le pharmacien, un relais de santé publique

Professionnel de santé, le pharmacien d’officine, occupe une place privilégiée pour intervenir dans le champ de la vaccination. Dans le cadre de ses missions, le pharmacien d’officine contribue à la prévention des maladies, dont la vaccination est l’une des mesures les plus efficaces.    

De plus, le maillage territorial des officines permet un accès facilité à l’ensemble de la population. En effet, le pharmacien d’officine est le premier interlocuteur santé auprès du public : proximité géographique et disponibilité d’un professionnel de santé sans prise de rendez-vous.

Méthodologie

Afin de faciliter l'accès aux soins et d’améliorer la performance du système de santé en matière de prévention, de dépistage et de coordination des soins, de nouvelles missions sont venues renforcer le rôle du pharmacien d'officine. Le périmètre des inspections/contrôles a naturellement évolué pour tenir compte de ces nouvelles missions.

 

Ce document se base sur l'étude de 20 rapports d'inspection qui ont eu lieu entre Avril 2021 et Mars 2022 dans des pharmacies d'officine d’Île-de-France.

 

  • Cette étude porte sur différents points :
  • déclaration à l'ARS de l'activité vaccinale ainsi que la formation des professionnels de santé
  • mise en œuvre des différents points du cahier des charges fixées par l'arrêté du 23 Avril 2019 pour l’activité de vaccination applicable aux officines
  • démarche qualité en officine

     

    Déclaration de l’activité à l’ARS / Formation du personnel

    • Selon les dispositions de l’article R. 5125-33-8 du CSP, toute modification de l’un des éléments de la déclaration d’activité de vaccination est à communiquer au directeur général de l’ARS dans le ressort de laquelle son officine se situe.
    • La notion de déclaration de vaccination est plus ou moins bien intégrée par les pharmaciens titulaires d’officine. Si ceux-ci ont pour la grande majorité déclaré l’activité, ils n’étaient pas généralement conscients de devoir déclarer toute modification de cette activité notamment pour le changement du personnel vaccinateur.

     

    Cahier des charges relatif aux conditions techniques à respecter pour exercer l'activité de vaccination (Arrêté du 23 Avril 2019)                                                                      

    « - disposer de locaux adaptés pour assurer la vaccination comprenant un espace de confidentialité clos pour mener l'entretien préalable, accessible depuis l'espace client, sans accès possible aux médicaments ;
    - disposer d'équipements adaptés comportant une table ou un bureau, des chaises et/ou un fauteuil pour installer la personne pour l'injection ;
    - disposer d'un point d'eau pour le lavage des mains ou de solution hydro-alcoolique ;
    - disposer d'une enceinte réfrigérée pour le stockage des vaccins ;
    - disposer de matériel nécessaire pour l'injection du vaccin et d'une trousse de première urgence ;
    - éliminer les déchets d'activité de soins à risque infectieux produits dans ce cadre, conformément aux dispositions des articles R. 1335-1 et suivants du même code. »

    • Lors des inspections/contrôles, le Pharmacien Inspecteur de Santé Publique émet des écarts ou des recommandations pour que le pharmacien d’officine mette en place des mesures correctives afin d’être conforme à la réglementation et aux bonnes pratiques pharmaceutiques.
    • Face aux nombreux points à améliorer, 40 % des pharmacies ont fait l’objet d’une suite disciplinaire, 10 % ont vu leurs dossiers transmis pour information à l’Ordre des pharmaciens (sans dépôt de plainte) et 10 % étaient toujours dans la phase contradictoire du processus d’inspection contrôle.

     

    La démarche qualité à l’officine

    • 100 % des officines n’avaient pas mis en place au sein de leur officine, une démarche qualité globale devant couvrir tous les aspects du métier de pharmacien, notamment les conditions d’accueil des patients, la dispensation, la confidentialité, les alertes sanitaires, les vigilances, la sérialisation, la réalisation de TROD et la vaccination.
    • L’activité de vaccination expose à des risques d’accidents d’exposition au sang et de réactions anaphylactiques. Il est essentiel d’afficher la conduite à tenir en cas d’accident de ce type. Il a été constaté que ces consignes n’étaient pas affichées dans le local de vaccination pour les 20 rapports d’inspection étudiés.

     

    La démarche qualité en officine est importante. Elle permet de fixer un cadre et d’apporter des ressources pour garantir une amélioration continue des pratiques (gestion des compétences, relevé des incidents, actions d’amélioration, etc…).

    Le site internet www.demarchequaliteofficine.fr rassemble plusieurs outils permettant aux pharmaciens d’officine de mettre en place un système qualité officinal.