Luc Ginot, Directeur de la Direction Santé Publique à l’ARS Île-de-France, a ouvert cette journée en saluant les actions menées par les réseaux de santé en périnatalité, et l’exemplarité du travail collaboratif, interdisciplinaire et transversal en périnatalité… Conscient des difficultés qui persistent voire s’accentuent, il a rappelé l’engagement de l’Agence pour soutenir les partenaires et rester mobilisée sur les questions relatives à l’accès à l’interruption volontaire de grosses, à l’égalité femme-homme et veiller sur les droits des plus démunis (aide médicale de l'État, hébergement…).
Fabrice Gzil, professeur associé de philosophie et d’éthique à la faculté de médecine de l’Université de Paris Saclay et codirecteur de l’Espace Éthique Île-de-France, a assuré le rôle de fil conducteur lors de cet évènement. Grâce à ses interventions d’expert, il a favorisé une réflexion approfondie pour chaque table ronde. Dès l’ouverture, il a mis en lumière les points clés à considérer dans le domaine de l’éthique : le cadre normatif, l’importance d’un questionnement constant des pratiques, l’engagement des valeurs portées dans le champ de la périnatalité, ainsi que la nécessité d’un consentement explicite.
Les interventions et les échanges se sont déroulés autour des 4 grands principes de l’éthique et à travers des thématiques portant sur :
- La relation thérapeutique : avec des exemples sur l’allaitement maternel, le choix de la méthode pour une interruption volontaire de grossesse, le vécu patient de l’accouchement.
- Les inégalités et la précarité : avec la notion des soins différenciés, la valorisation du travail social dans l’accompagnement de la prise en soins des femmes puis avec la présentation d’un dispositif innovant « l’unité d’accompagnement personnalisée » qui s’adapte aux contraintes et besoins des femmes vulnérables.
- Les situations particulières de vulnérabilités renforcées : notamment dans le cadre de la réanimation des extrêmes prématurés puis dans le travail de la protection de l’enfance, tant d’un point de vue médical que judiciaire, dans un contexte de violences intra-familiales.
- Dépistage et prévention : autour de la dépression du post-partum, des dépistages de la trisomie 21 et de la surdité avec le point de vue et les témoignages de parents.
Cette journée dédiée à l’éthique et à la périnatalité a suscité une réflexion collective sur des sujets en constante interrogation, en lien avec nos repères déontologiques, juridiques et moraux.
En ressort la valorisation du travail « care », du « prendre soin », et des compétences « non-techniques » en insistant sur la formation des professionnels de santé à la communication afin de favoriser une décision éclairée et partagée. Une attention a également été portée à la nécessaire reconnaissance du travail social, rôle essentiel dans la prise en charge des femmes les plus vulnérables.
Au cœur de cette journée, nous avons retenu l’importance de réévaluer le rapport soignant-soigné : l’accompagnement, l’échange et la discussion, à mener avec « douceur, tact et délicatesse », sans chercher à convaincre tout en veillant à la bonne compréhension de la part de la personne concernée.
Il est indispensable de permettre aux femmes et aux parents d’exprimer leur droit de dire « non ». Ce refus doit pouvoir être accueilli sans jugement, sans remettre en question la qualité de l’information délivrée, ni le travail des professionnels.
Cette journée enrichissante invite à poursuivre la réflexion et à interroger en permanence les pratiques professionnelles afin de toujours mieux accompagner les femmes, les parents, les enfants et les familles.
