Prévention de l'obésité et éducation thérapeutique

Article

La lutte contre l'obésité en Île-de-France repose sur une stratégie globale alliant prévention, formation des acteurs et accompagnement des patients. Des actions territoriales, des coopératives d'acteurs et des programmes d'éducation thérapeutique sont déployés pour favoriser une alimentation saine et une activité physique adaptée.

La prévention de l’obésité et du surpoids

La prévention passe par une stratégie globale de promotion de la santé avec une attention particulière à destination des publics en situation de fragilité socio-économique, selon les principes de l’universalisme proportionné.

Les approches en termes de nutrition et d’activité physique traitées au sein du schéma régional de santé visent un enjeu prioritaire de réduction des inégalités.  

Dans ce cadre, elles sont fondées sur : 

  • Le développement d’une offre de proximité sur des territoires : les quarties politique de la ville (QPV), contrat local de santé (CLS), projets alimentaires territoriaux (PAT/PNA), cités éducatives, zones rurales spécifiques.
  • Les actions de renforcement des compétences des acteurs 
  • Les interventions directes auprès de publics prioritaires : enfants de 0 à 3 ans, Jeunes étudiants, jeunes travailleurs et/où en insertion, femmes isolées, personnes avançant en âge hors institution, personne apte à souscrire à une activité physique selon les textes règlementaires, personnes en situation de vulnérabilités socio-économiques.


Ce sont plus de 320 actions de promotion d’une alimentation favorable à la santé et de l’activité physique qui sont soutenues par l’Agence pour près de 3,5 Millions d'€ en 2024.  Ces actions, d’envergure variable, reposent sur une pluralité d’acteurs et selon des modalités d’intervention allant de l’action simple à la mise en place de projets complexes, de type coopératif d’acteurs ou au déploiement de nouveaux dispositifs (Maison sport santé …). 
 

Le développement d’ateliers

Il s’agit de développer le pouvoir d’agir des publics (empowerment), d’améliorer leurs comportements nutritionnels (alimentation et activité physique) et de faciliter l’orientation vers le dépistage et les soins. Concrètement, ce sont des ateliers de type cuisine, jardin, éducation nutritionnelle, de sensibilisation à l’alimentation durable et au goût, de lutte contre la sédentarité et inactivité physique. 

Objectif : faire du lien entre tous ces ateliers afin de développer une démarche globale dans un objectif de santé. 

Ce type d’actions est financé par le biais d’appels à projets dans les territoires. 

La formation des acteurs

Ces formations ne rentrent pas pour l’instant dans un dispositif de droit commun (Développement personnel continuc (DPC)..., c’est pourquoi elles sont conçues sous la forme de recherches-action : :

  • Formations-action pour faciliter l’aller vers les publics : « ambassadeurs santé nutrition » en QPV, en épiceries sociales, en restauration collective et en ateliers cuisine
  • Formations-action pour partager des repères communs autour de la nutrition Culture commune nutrition » sur surpoids/ obésité / TCA, sur la précarité alimentaire

Les coopératives d’acteurs ou déploiement de nouveaux dispositifs

Il s’agit de faciliter la mise en place de dynamiques territoriales coordonnées autour de thématiques de santé. En Île-de-France, 3 coopératives d’acteurs portent sur des projets visant une alimentation favorable à la santé et sur la promotion d’une activité physique quotidienne et adaptée dans un objectif de lutte contre l’obésité. Des expérimentations sont également soutenues dans la perspective de la mise en place de coopératives futures. 

Des illustrations concrètes :  

  • 2 coopératives d’acteurs nutrition dans le Val d’Oise : une réunissant les acteurs de 5 villes autour d’un projet commun et une sur la périnatalité.

  • 1 coopérative d’acteurs nutrition dans le Val-de-Marne .

  • La mise en place d’un projet expérimental de coopération autour de l’éducation nutritionnelle à l’alimentation durable et au goût : Nutri’Activ dans plusieurs territoires de Seine-Saint-Denis.

  • La mise en place de coordination de lutte contre la précarité alimentaire : Alim’Activ

En matière de déploiement de nouveaux dispositifs, cela se traduit également par l’accompagnement des territoires à la mise en place d’une Maison sport santé, désormais reconnue dans le code de santé publique et destinée à lutter contre la sédentarité et à remettre en activité l’ensemble des franciliens. 

L'accompagnement des personnes en situation d'obésité par l'éducation thérapeutique du patient (ETP)

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) visant à aider les patients à « acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique », selon la définition de l’OMS de 1998, est une réponse nécessaire. 

L’ETP est inscrite dans la loi portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dite loi HPST de 2009, elle se traduit principalement par la reconnaissance de programmes d’ETP déclarés auprès de l’ARS.  

En 2023, 42 programmes sont dédiés à la maladie chronique qu’est l’obésité, au titre d’une priorité régionale de santé. A noter l’existence également de 22 programmes polypathologiques associant, outre l’obésité, des pathologies de la liste des Affections de Longue Durée (ALD 30) telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Le socle commun à la construction de ces programmes, est de partager une approche par déterminants de santé et de proposer des ateliers diversifiés et structurés (information médicale et gestion du traitement, alimentation, activité physique adaptée, gestion du stress ...).

L’offre à destination des patients en situation d’obésité représente ainsi 8 % des programmes d’ETP déclarés dans la région et sont financés à hauteur de 2,5 millions d’euros. 

Le secteur de la ville s’investit davantage dans une approche polypathologique, tandis que le secteur hospitalier reflète principalement le déploiement de programmes obésité monothématiques. 

En IDF, les programmes d’ETP obésité et/ou polypathologiques sont recensés sur la plateforme CART’EP.

Cet outil a été pensé pour rendre lisible l’offre d’ETP, améliorer l’orientation des patients vers les programmes par les professionnels et également donner la possibilité aux patients eux-mêmes d’identifier une offre proche de leur lieu de vie. Il constitue un portail unique sur l’ETP en Île-de-France, fournissant un descriptif des ateliers ETP dans les territoires franciliens et des actualités scientifiques.