Point de situation sur les tensions au sein des services d’urgences pédiatriques franciliennes

Communiqué de presse

L’épidémie de bronchiolite monte en puissance en Île-de-France, la région est en alerte épidémique pour la 6ème semaine consécutive. Face à l’augmentation du flux de jeunes patients dans les services d’urgences pédiatriques franciliens et pour assurer une cohérence dans la réponse territoriale, 16 d'entre eux ont été transférés vers des établissements de régions limitrophes depuis le 17 octobre.

16 transferts hors région pour une meilleure proximité des soins

Ces 16 transferts, dont 2 le dernier week-end, répondent le plus souvent à une logique de proximité des soins. En effet, pour certaines zones géographiques, notamment en grande couronne, il est plus logique de transférer les patients les plus jeunes dans un établissement d’une région limitrophe que de transférer dans un établissement francilien plus éloigné géographiquement du domicile des parents.

En outre, parmi ces 16 transferts, 6 ne sont pas liés aux tensions sur les places d’hospitalisation en Île-de-France mais répondaient à une problématique non médicale de rapprochement avec le domicile des parents notamment dans le Val d’Oise et dans les Yvelines. 

Les 10 autres cas de transferts peuvent être effectivement attribués à une tension locale sur l’offre mais pas nécessairement à une saturation des services à l’échelle régionale. Dans ces cas de tensions locales, en particulier dans les départements de la grande couronne, un transfert en proximité dans un établissement d’une région limitrophe peut s’avérer plus pertinent et confortable pour les parents qu’un transfert dans un autre département francilien. 

Tensions dans les services d’urgences pédiatriques d’Île-de-France

L’Île-de-France est en alerte épidémique sur la bronchiolite pour la sixième semaine consécutive.  On compte notamment entre le 24 et le 30 novembre une augmentation du nombre de passage aux urgences pour bronchiolite de 7,4 %   pour les moins de 2 ans et de 9,7 % pour les moins de 1 an par rapport à la semaine précédente. 

Ces augmentations sont à relativiser puisqu’on observe néanmoins aux urgences un infléchissement des passages pour bronchiolite chez les moins de 2 ans depuis le 29 novembre. 

En outre, les niveaux d’activités liés à la bronchiolite se stabilisent sur les deux dernières semaines, atteignant un niveau comparable à ceux observés la saison passée.

L’ARS Île-de-France reste toutefois attentive à l’évolution de la situation dans les services pédiatriques franciliens afin de réguler toute saturation. A date, la région dispose de places disponibles : 1 lit en réanimation pédiatrique, 12 lits en soins intensifs pédiatrique et 14 lits en unités de soins continus pédiatriques, 9 berceaux en réanimation néonatalogie et 12 en unité de soins intensifs de néonatalogie. Ces chiffres font l’objet d’un suivi quotidien.

L’ARS Île-de-France rappelle les gestes simples de prévention et la disponibilité des traitements préventifs. L’ARS Île-de-France rappelle que les traitements préventifs sont disponibles en maternité comme en officine et permettent de préserver les nourrissons et de réduire l’impact de ces maladies sur les services d’urgences pédiatriques en période hivernale.  Pour prémunir efficacement les nourrissons contre les infections par VRS, l’ARS Île-de-France rappelle par ailleurs aux parents et aux professionnels de santé les gestes simples permettant de limiter la circulation de ces virus dans l’espace public et son exposition chez les jeunes enfants : 

  • Limiter les visites de nourrissons au cercle des adultes très proches et non malades

  • Se laver les mains avant et après contact avec le bébé 

  • Laver régulièrement jouets et doudous

  • Porter soi-même un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre

  • Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale, les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de l’infection

  • Éviter au maximum les réunions de familles, les lieux très fréquentés et clos comme les supermarchés, les restaurants ou les transports en commun

  • Aérer quotidiennement le lieu de vie de l’enfant

  • Ne pas confier son enfant en collectivité les jours où il présente des symptômes d’infection virale, 

  • Prévoir ses premières vaccinations sans retard afin qu’il soit protégé au plus vite des infections sévères de la petite enfance.

  • Être soi-même à jour de ses vaccinations contre la coqueluche, se faire vacciner contre la grippe (idéalement pendant la grossesse en saison épidémique).

En complément de ces gestes barrières, les traitements préventifs disponibles sont : 

Pour l’enfant :

  • Beyfortus® (nirsevimab), est un médicament contenant l’anticorps contre le virus de la bronchiolite (VRS). Disponible en France depuis 2023, il est destiné aux nourrissons de moins d’un an, y compris aux nouveau-nés. L’an dernier, la campagne d’immunisation a montré des signes très positifs avec une adhésion des parents de plus de 80 %, et a permis d’éviter 5 800 hospitalisations pour bronchiolite à VRS selon les travaux de modélisation de Santé publique France et de l’Institut Pasteur. Cette année, deux fois plus de doses seront disponibles (à l’hôpital et en pharmacie)

  • Synagis® (palivizumab) est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (chez les enfants porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire, en fonction de l’avis des spécialistes qui les suivent). 

Pour la femme enceinte :

  • Abrysvo® est un vaccin qui permet à la femme enceinte de fabriquer des anticorps qu’elle transmet à son enfant à travers le placenta. Injecté à la future mère au 8ème mois de grossesse (entre 32SA et 36 SA), il protège le nouveau-né dès sa naissance et jusqu’à l’âge de 6 mois contre le VRS.