Cette initiative a permis d’identifier les leviers mobilisables pour agir sur les déterminants de santé sociaux, environnementaux et économiques.
Dans le cadre d’une dynamique participative et partenariale impulsée par l’Agence régionale de santé Île-de-France, la ville de Nanterre - en particulier son service santé - l’hôpital de Nanterre (CASH-EPS Roger Prévot) et la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Nanterre ont repensé la stratégie de santé et les environnements de vie pour qu’ils impactent favorablement la santé de trois populations cibles : les patients usagers, les personnels hospitaliers/professionnels de santé et les habitants de la ville de Nanterre.
Portée par des enjeux de santé publique et environnementale, cette démarche est une opportunité pour la collectivité et les acteurs de santé d’œuvrer ensemble sur des déterminants de santé prioritaires afin de faire du territoire un lieu de santé durable pour les populations, et de convergence des actions de prévention et promotion de la santé (PPS).
Retour sur ce projet avec les témoignages de Katia Constantin, Cheffe de projets travaux et Schéma Directeur Architectural du CASH de Nanterre, Sephan Meuy, Secrétaire général du CASH, et Hélène Colombani, Directrice des politiques de santé de la ville de Nanterre et Co-Présidente de la CPTS de Nanterre. Ensemble, elles reviennent sur la collaboration entre la collectivité, l’hôpital et la CPTS pour renforcer la prévention et la promotion de la santé, améliorer la santé des populations et du territoire, et relever les défis de santé urbaine et environnementale, en associant les usagers et habitants.
Une coopération étroite entre la ville et l’hôpital de Nanterre pour des projets sectoriels en complémentarité
Depuis de nombreuses années, l’hôpital et la ville de Nanterre œuvrent pour une modernisation de l’offre de santé. En juin 2018, un protocole est signé avec le soutien de l’Agence régionale de santé Île-de-France, prévoyant notamment l’accueil, sur le site du CASH à Nanterre, de l’Hôpital Roger Prévot et des secteurs de psychiatrie qui lui sont rattachés, permettant le rapprochement des lieux d’hospitalisation des patients, accueillis dans le Val d’Oise, au plus près de leur lieu de vie dans le nord des Hauts-de-Seine.
Adossé au projet urbain, la transformation immobilière du nouvel hôpital a été pensée dans le but d’améliorer les conditions de prise en charge des usagers et patients, la qualité de vie au travail des professionnels hospitaliers et le cadre de vie des habitants du quartier. Le programme a été nourri des préconisations issues de la démarche Hôpital et territoire promoteurs de santé (HTPS), notamment grâce à la mise en place de groupes de travail pluridisciplinaires d’usagers. Ces derniers, composés de professionnels de plusieurs spécialités (soins, logistiques, ressources humaines, …), de bénévoles, de représentants des usagers associatifs et d’usagers ont été riches d’échanges et d’idées repris dans la base de conception du nouveau site (accessibilité, espaces mixtes professionnels/usagers/habitants, ouverture et sécurité…).
La restructuration de l'hôpital bénéficie d’une collaboration étroite avec la ville de Nanterre et ses habitants. "Il y a des échanges réguliers avec la ville de Nanterre", indique Katia Constantin, Cheffe de projets travaux. Le maire de Nanterre, aussi bien en tant qu’édile qu’au titre de président du conseil d’administration de l’hôpital de Nanterre s'implique pleinement et soutient activement l’hôpital :
"Il y a une volonté de la ville de Nanterre de faire évoluer et de transformer, par ses choix urbains, le quartier du Petit Nanterre dans lequel est implanté l’hôpital", complète Katia Constantin.
D’autant plus en raison des éléments de diagnostic de ce Quartier prioritaire de la Politique de la Ville (QPV) qui affiche aujourd’hui un taux de pauvreté de 37% et d’importants besoins en santé.
Grâce à une démarche participative et une collaboration étroite avec la ville de Nanterre, ce projet hospitalier et le projet urbain mixte dans le cadre de l’appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris – IMGP » promettent de transformer positivement le paysage de la santé à l’échelle du territoire. À travers cette synergie, la transformation du quartier de l’hôpital et les programmes de santé publique portés par la ville de Nanterre s’articulent autour d’un même objectif : améliorer la qualité de vie des populations tout en répondant aux défis contemporains liés à la santé et à l’environnement et la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.
Un réseau local de personnes ressources pour un meilleur impact collectif sur les problématiques de santé
« Pour permettre au projet d’être porté par tous, nous voulions nous appuyer sur des « personnes ressources », propre au territoire : professionnels de santé tels que des médecins et des infirmiers de l’hôpital et aussi des représentants du social, de l’éducation, de santé-environnement » confirme Hélène Colombani, Directrice des politiques de santé de la ville de Nanterre.
En complémentarité du projet immobilier hospitalier et urbain, une démarche a été lancée dans le but d’impulser et structurer une communauté d’action au service de la prévention et de la promotion de la santé par la ville de Nanterre, la CPTS et le CASH EPS Roger Prévot, en collaboration avec l’Agence régionale de santé Île-de-France, en particulier la Délégation départementale des Hauts-de-Seine (92), et des acteurs d’horizons divers, comme des professionnels de santé, de l’éducation et les usagers. Lors d’un cycle de co-construction par ateliers, l’expertise de l’association reconnue d'utilité publique La Fonda a permis d’outiller les acteurs dans la transformation de sa politique de santé territoriale, dans la perspective du renouvellement de son Contrat local de Santé (CLS). "L’objectif est de créer des milieux de vie favorables à la santé", insiste Hélène Colombani, Directrice des politiques de santé de la ville de Nanterre. Cela passe par une coordination entre différents secteurs, en mettant en synergie les politiques publiques locales s’appuyant sur les déterminants de santé, en particulier autour de la santé respiratoire : actions de prévention, santé-environnementale dans les écoles ou les logements, accessibilité des dépistages avec l’hôpital et la CPTS, suivi des maladies chroniques…
Le projet HTPS développé à Nanterre illustre une démarche d'intégration des enjeux croisés de santé globale et développement territorial durable à l’occasion d’une transformation urbaine et hospitalière traduite dans l’aménagement, le cadre de vie et la politique territoriale de santé. Portée par une synergie entre les acteurs locaux – la commune, l’hôpital, la CPTS et l’ARS– et renforcée par une collaboration participative et interdisciplinaire, cette initiative répond de manière pragmatique aux besoins spécifiques du territoire, notamment dans un quartier prioritaire confronté à des inégalités marquées.