Périnatalité : programme régional de réduction de la mortalité infantile

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L'Agence a engagé en 2012 un programme régional visant à améliorer le suivi et la réduction de la mortalité infantile en Ile-de-France. Ce programme s'est concentré plus particulièrement sur le territoire de la Seine-Saint-Denis.

Les enjeux de la mortalité infantile en Ile-de-France

Le projet RéMI est né des travaux initiés en 2011 dans le cadre de l’élaboration du Plan régional de santé de l’ARS Île-de France, posant le constat d’une situation défavorable de la santé périnatale dans une région où, par ailleurs, l’état de santé de la population est globalement meilleur que dans les autres régions de métropole. 

La région Île-de-France  présente le paradoxe d’être très richement dotée en établissements sanitaires et plateaux techniques de haut niveau tout en affichant des indicateurs de mortalité maternelle significativement plus élevés que les autres régions de France métropolitaine.

Les taux de mortalité infantile et périnatale franciliens sont ainsi plus élevés que les taux en France métropolitaine et présentent de fortes disparités entre départements. 

Si le projet RéMI est d’envergure régionale, sa déclinaison s’est prioritairement organisée sur le département de la Seine-Saint-Denis, qui affichait un écart par rapport au taux régional particulièrement significatif au moment du lancement du projet.

La Seine Saint-Denis se caractérisait par une surmortalité infantile (décès avant un an) et périnatale (morts fœtales et décès avant une semaine de vie) de 40 à 50% plus élevés que la moyenne française depuis le début des années 2000. 

La mortalité infantile s’y élevait à 4,8 pour 1 000 naissances vivantes contre 3,2 sur l’ensemble de la France métropolitaine.

La mortalité infantile et ses composantes dans les départements d’Île-de-France et en France métropolitaine de 2010 à 2013 

Le programme régional de réduction de la mortalité infantile

Pour mener à bien le programme, la méthodologie retenue par l’Agence a été de travailler simultanément sur un axe de meilleure compréhension du problème de santé publique, et sur un axe d’actions directes auprès des populations et des professionnels

Programme de recherche

Pour mieux comprendre à la fois les tenants et aboutissants du sujet, l’Agence a confié à plusieurs opérations des travaux de recherche.

Un volet épidémiologique a mobilisé les équipes de recherche de l’unité EPOPé (U1153) de l’INSERM pour analyser les bases de données existantes sur le sujet, poursuivi par la mise en place d’un processus de consensus Delphi et un audit de cas

Une étude socio-anthropologique a été confiée à l’observatoire du Samusocial de Paris.

En parallèle,le projet Nemosis a été lancé pour améliorer la fiabilité de la mesure du taux de mortinatalité et de mieux décrire les circonstances de survenue.  

Programme d’actions directes

La particularité du programme a été de mener conjointement un programme de recherche et un programme d’actions directes.

Sans attendre les résultats des études menées, le choix a été fait de commencer à renforcer les actions de terrain autour des principaux facteurs de risque connus : 

  • Facteurs de risque liés à l’offre de santé 
  • Facteurs de risque environnementaux 
  • Facteurs de risque comportementaux 

Un plan d’actions a été monté autour d’une vingtaine de mesures et évolue régulièrement en fonction des questions posées par les différents travaux d’études et de recherche. 

Il repose sur 3 types d’enjeux : 

  • Améliorer la qualité et la sécurité des soins en Seine-Saint-Denis 

Cela passe par une amélioration de la coordination des parcours de prise en charge de la grossesse, un travail sur les bonnes pratiques cliniques et organisationnelles et une promotion des formations pluridisciplinaires,

  • Réduire les inégalités d’accès aux soins 

Cet axe s’est articulé autour de la mise en place de dispositifs spécifiques auprès des publics vulnérables et le renforcement des actions de prévention ciblées, 

  • Mieux coordonner les différentes politiques publiques 

Au travers de cet axe de travail, l’Agence a cherché à renforcer la coordination entre les différents acteurs publics, établissements de santé et collectivités. Elle a veillé aussi à renforcer son articulation avec les contrats locaux de santé.