Incendie de Notre-Dame et restauration de la cathédrale : suivi sanitaire et surveillance environnementale

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Depuis l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019, le parvis et les abords de la cathédrale font l’objet d’une surveillance continue de la concentration de poussières de plomb, et cela jusqu'à la fin du chantier de restauration. L’ARS a pour mission d’évaluer les risques sanitaires et de préconiser des mesures adaptées afin de protéger les populations.

Surveillance du chantier de reconstruction de la cathédrale

Depuis l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019, le parvis et les abords de la cathédrale, en chantier, font l’objet d’une surveillance continue de la concentration de poussières de plomb. 

L’intégralité des mesures effectuées sur les espaces ouverts au public sont disponibles ci-dessous.

La cartographie de l’ensemble des résultats est consultable depuis cette page

Contrôle et suivi sanitaire de l’Agence post-incendie

Après l’incendie, un dispositif de surveillance sanitaire renforcé a été mis en place et des mesures de prévention et de gestion ont été recommandées par l’Agence. De nombreux dépistages ont été réalisés pour assurer la surveillance de la plombémie chez les enfants résidant dans les 1er, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème arrondissements de Paris.

En parallèle, l’Agence a mandaté le Laboratoire central de la Préfecture de Police (LCPP) pour assurer des prélèvements sur l’espace public afin de disposer de données sur les surfaces extérieures (voirie, terres, parvis) autour de la zone. 

Questions-réponses sur le plomb dégagé suite à l’incendie de Notre-Dame et au chantier de reconstruction

Les intoxications aiguës sont extrêmement rares et se situent généralement dans des contextes professionnels, différents de ceux de l’incendie, ou l’exposition d’enfants en bas âge à des habitats très dégradés et très contaminés. Aucune intoxication de ce type n’a été signalée dans les jours qui ont suivi l’incendie.

Le risque éventuel d’intoxication chronique, après l’incendie, serait consécutif à l’ingestion de poussières contaminées par le plomb, qui pourrait intervenir notamment via la contamination des mains par les dépôts de plomb dans les sols ou les poussières déposées sur les surfaces (sols intérieurs, bords de fenêtres…) et le portage de la main à la bouche directement (principalement pour les enfants ou les adultes qui se rongent les ongles) ou indirectement.

En savoir + sur les conseils pour réduire les risques d'exposition au plomb

Dans les jours qui ont suivi l'incendie, l'ARS Île-de-France a invité les familles ayant des enfants de moins de 7 ans et les femmes enceintes vivant sur l’Île de la Cité et aux alentours à consulter leur médecin traitant en vue de la réalisation d’une plombémie.

Le risque sanitaire étant bien moindre pour les adultes, la surveillance médicale est privilégiée pour les enfants et les femmes enceintes ou désireuses d’avoir une grossesse dans les 6 mois. 

Aujourd’hui, à cause du chantier de reconstruction de la cathédrale, du plomb peut être dégagé sous forme de poussière aux alentours du monument : sur les espaces publics en accès libre (parvis, rues, trottoirs, promenades) mais aussi dans les logements riverains.

 

Les recommandations visant à prévenir les expositions pour les personnes (visiteurs ou riverains) pouvant être en contact avec des sols ou des poussières contaminées par le plomb issu du chantier sont les suivantes :

  • Respecter les gestes habituels d’hygiène des mains : lavage fréquent à l’eau et au savon, particulièrement avant les repas et après un contact avec les sols (parvis) ou surfaces (bancs, jardinières…), ongles courts ;
  • Suivre les recommandations de nettoyage pour les logements riverains (voir ci-après) ;
  • Ne pas manger sur le parvis ;
  • Pour les riverains : ne pas manger, ni boire, ni fumer pendant certaines tâches à l’extérieur exposant aux poussières (jardinage, entretien, ...).

Il s’agit d’éliminer les poussières de toutes les surfaces du logement (meubles, encadrements de portes et fenêtres, boiseries, murs, sols, plinthes, bibelots, etc.), des parties intérieures et extérieures des ouvrants (fenêtres et rebords), des terrasses et balcons, et des parties communes.

Pour éviter une mise en suspension des poussières, il est conseillé de réaliser des nettoyages humides. Ce nettoyage peut être renforcé à l’aide d’un aspirateur uniquement si celui-ci dispose d’un filtre THE (très haute efficacité) ou HEPA (high efficiency particulate air) en particulier pour les surfaces irrégulières (sols poreux, non vitrifiés) et les espaces difficilement accessibles (ex. entre des lames de parquet)

Pour les surfaces lisses et planes, il est recommandé d’utiliser :

  • du nettoyant vitres et de l’essuie tout  (méthode très efficace et utilisée par les professionnels du nettoyage),
  • ou de l’eau avec du détergent et un linge propre (par exemple des serpillères ou des chiffons industriels à haut pouvoir absorbant) – changer l’eau et le linge souvent, en particulier entre le nettoyage des parties extérieures (parties extérieures des ouvrants - fenêtres et rebords -, terrasses, balcons…) et de l’intérieur du logement,
  • ou des lingettes jetables.

La fréquence de nettoyage : une fois par semaine pour les sols, meubles et bibelots est adaptée. Le matériel de nettoyage utilisé ne doit servir qu’à nettoyer les poussières du logement ; les vêtements portés pendant le nettoyage sont lavés après le ménage.

Une fois le nettoyage effectué, plusieurs actions permettent de limiter la re-contamination des logements :

  • laisser devant l’entrée les chaussures utilisées à l’extérieur et les poussettes,  trottinettes, etc.,  
  • nettoyer les objets qui ont été en contact avec la chaussée, notamment les jouets (ex. ballon) utilisés par les enfants,
  • procéder régulièrement à un nettoyage humide des jouets et objets (ex. doudous) pouvant être portés à la bouche par les enfants,
  • procéder régulièrement à un nettoyage humide de l’entrée, des ouvrants, terrasses, balcons et rebords de fenêtres.

En savoir + sur la conduite à tenir avec des balcons revêtus de feuilles de plomb laminé

En l’absence de seuil réglementaire et de valeurs de référence sanitaires concernant la présence de plomb dans les poussières déposées sur la voirie, et au regard de la situation inédite suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, l’Agence régionale de santé a dû établir une valeur repère pour orienter son action, y compris au-delà du périmètre immédiat de l’Île de la Cité, et prévenir ainsi l’exposition au plomb des enfants. Cette démarche a associé des experts de Santé publique France et du Laboratoire central de la préfecture de police.

Ce point de repère permet d’orienter les actions au-delà de l’Île de la Cité et de ses environs.

La pollution au plomb est très importante sur l’Île de la Cité et aux abords de la cathédrale, c’est pourquoi le secteur a été ciblé prioritairement par l’Agence dès après l’incendie (recommandations de nettoyage, incitation au dépistage, prélèvements).

Toutefois, les nombreuses mesures effectuées dans Paris à la suite de l’incendie ont montré une pollution résiduelle au plomb, au-delà de ce périmètre. Même si aucun impact sanitaire attribuable à la pollution générée par l’incendie n’a été observé à ce jour, l’Agence a donc souhaité étendre ses recommandations en matière de protection de la santé. Dans l’avis sanitaire qu’elle a rendu le 18 juillet 2019, l’Agence a préconisé que soient menés, par précaution, des prélèvements environnementaux dans les lieux accueillant des enfants en condition normale d’utilisation, dès lors qu’ils sont situés dans un rayon de 300 mètres à proximité d’un point où aurait été effectué un prélèvement de poussières en surface extérieure supérieur à 5 000 µg/m2.

Cette démarche permet ainsi de s’assurer que les seuils sanitaires sont bien respectés dans les établissements accueillant des enfants de moins de 7 ans et/ou des femmes enceintes, autour de tout point de prélèvement supérieur à 5 000 µg/m2.

Cette valeur n’est ni un seuil sanitaire, ni un seuil réglementaire : c’est un repère d’aide à la décision

Cette valeur permet d’orienter des actions concrètes visant à prévenir les risques pour la santé, dans les environs des points où cette valeur est dépassée.

Concrètement, pour tous les établissements accueillant des enfants dans un rayon de 300 mètres autour des points de mesure extérieure où les taux de plomb dans les poussières dépassent 5 000 µg/m², des mesures complémentaires sont recommandées. L’objectif est de s’assurer, par des prélèvements de poussières dans les lieux accueillant des enfants, qu’ils ne sont pas pollués, et de faire prendre le cas échéant les mesures de gestion qui s’imposent (faire pratiquer des opérations de nettoyage et/ou des plombémies aux enfants par exemple).

Une valeur fixée selon les niveaux de plomb constatés dans Paris avant l’incendie, notamment aux alentours de la cathédrale.

Sans qu’il n’existe de norme concernant la présence de plomb sur la voirie, l’Agence régionale de santé s’est attachée, en lien avec le ministère de la Santé et à partir des prélèvements antérieurs dont elle disposait, à déterminer quels pouvaient être les niveaux de plomb dans la capitale avant l’incendie.

La valeur de 5 000 µg/m² a été retenue en s’appuyant sur la méthode statistique du 95e percentile. On estime en effet que l’on obtient une étendue représentative des valeurs, lorsque l’on en considère 95 % à l’exclusion des 5 % les plus hautes. Ces dernières sont alors définies comme « atypiques » et marquent un dépassement nécessitant une investigation approfondie.

Appliqué aux valeurs constatées après l’incendie, ce repère a pour objectif d’identifier indistinctement les valeurs qui auraient été « atypiques » avant l’incendie ou qui le seraient devenues à cause de lui, et de vérifier qu’il n’y a pas de risque pour les personnes fragiles et en particulier les enfants dans ces zones.

Qui contacter pour avoir de l’aide ? 

Pour réaliser les plombémies : 

  • Le centre de santé de la Ville de Paris Edison (44 rue Charles Moureu dans le 13e arrondissement) dépiste en priorité les populations les plus à risque : enfants de moins de 7 ans et femmes enceintes.
  • Pour les enfants de moins de 7 ans, vous pouvez également vous rendre dans un centre de Protection Maternelle Infantile (PMI), pour bénéficier gratuitement d’une prescription pour le dépistage à réaliser ensuite en laboratoire :
  • centre de PMI, 85 bd Raspail dans le 6e arrondissement, sans rendez-vous les mardis et jeudis après-midi de 14h à 17h, les mercredis matin de 9h à 12h ;
  • centre de PMI, 6 rue de Moussy dans le 4e arrondissement, sans rendez-vous, les lundis, jeudis et vendredis matin de 9h à 12h, les mardis et mercredis matin de 9h à 12h et après-midi de 14h à 17h.

Pour demander conseils, poser des questions : 

  • Au moindre doute sur l’exposition au plomb, n’hésitez surtout pas à demander conseil auprès de votre médecin.

Il pourra évaluer le risque et vous prescrire une plombémie (prise de sang) s’il le juge nécessaire.

  • Centre Antipoison et de Toxicovigilance de PARIS

Permanence médicale téléphonique : 01 40 05 48 48

Site web : Association Française des Centres Antipoison et de Toxicovigilance (CAPTV)

  • Association des Familles Victimes du Saturnisme - AFVS

Téléphone : 09 53 27 25 45 / 06 99 89 19 39

Mail

Adresse postale : 20 Villa Compoint 75017 PARIS

 

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