Que sont les groupes d'entraide mutuelle ?
Les GEM ont pour objectif la création d’un lien social et la lutte contre l’isolement, en groupe permettant aux personnes de reprendre confiance en leurs potentialités et en leurs capacités. Ces groupes sont des lieux de rencontres, d’échanges et de soutien entre les adhérents. Les différentes activités et temps collectifs organisés ensemble par les adhérents visent tant au développement personnel qu’à créer des liens avec la communauté environnante. C’est un outil d’insertion dans la cité, de lutte contre l’isolement et de prévention de l’exclusion sociale.
Sa philosophie est basée sur l’entraide (pair-aidance) et le renforcement de la capacité d’agir sur le plan de l’insertion sociale, professionnelle et citoyenne.
Le groupe d’entraide mutuelle n’est pas un ESMS. Il ne peut en aucun cas se subsistuer aux prises en charge sanitaires et médico-sociale.
Qui peut adhérer à un GEM ?
Le GEM est constitué de personnes rencontrant des situations de santé ou de handicap similaires (lésions cérébrales consécutives ou non à un traumatisme crânien, handicap psychique, trouble du spectre de l’autisme, troubles du neurodéveloppement).
Le GEM accueille toute personne sans demande de reconnaissance administrative ou de preuve de son état de santé tant que son état est stabilisé et ne met pas en difficulté l’association.
Comment sont organisés les GEM ?
L’association des adhérents
Le fonctionnement du GEM est organisé autour de l’association des adhérents. Les membres qui fréquentent le GEM prennent collectivement les décisions qui le concerne, au sein des instances de gouvernance qui sont prévues dans le cadre des associations loi 1901. Le GEM doit offrir à ses membres un ou des lieux favorisant les échanges et rencontres. Comme toute association, le cahier des charges prévoit la possibilité pour le GEM d’avoir des salariés et des bénévoles.
Le ou les salariés ont vocation à :
Aider les adhérents à s’organiser pour la réalisation de leur projet ;
Etablir des relations avec l’environnement et la cité : il intervient à l’intérieur et à l’extérieur du GEM pour les relations partenariales ;
A veiller au confort et à la gestion quotidienne du groupe.
Le salarié n’a pas vocation à faire à la place des adhérents mais davantage à les accompagner, s’ils le souhaitent, pour qu’ils soient en capacité d’effectuer les différentes tâches permettant à l’association de fonctionner.
L’association marraine
Le fonctionnement de l’association des adhérents est appuyé par une association marraine qui doit avoir une expérience associative suffisante pour soutenir les adhérents. Elle est garante de l’éthique des GEM et notamment de la bonne mise en œuvre du cahier des charges. Elle peut également être amenée à être tiers médiateur en cas de conflit ou à appuyer au fonctionnement du GEM en cas de crise.
L’association marraine est choisie par le collectif de personnes concernées et peut être une association d’usagers, une association ou organisme reconnu comme pouvant apporter un soutien aux adhérents, une association de famille, ayant une sensibilité aux principes animant le GEM.
Le gestionnaire
Le gestionnaire est une des parties prenantes non obligatoire pour les GEM. Un groupe d’entraide peut décider de faire appel à un gestionnaire pour optimiser l’utilisation de ses moyens.
Les partenaires
Le GEM a vocation à s’inscrire dans son écosystème local et proche et à faciliter l’inclusion dans la cité. Son ouverture vers l’extérieur est donc essentielle. L’association des adhérents dans le cadre de l’activité du GEM doit nouer des partenariats avec des acteurs extérieurs.
Conditions pour obtenir une subvention au titre du GEM
Pour créer un GEM, le pré-requis est l’identification d’un collectif volontaire.
Ce collectif doit :
Constituer une association régie par les dispositions de la loi du 1er juillet 1901 (assemblée générale, règlement intérieur, charte, contrat d’adhésion, contrat visiteur). Si l’association n’est pas constituée au moment de la demande de financement adressée aux services de l’Agence régionale de santé, il devra être détaillé le plan d’action pour y parvenir dans un délai maximal de 3 ans
Obtenir un parrainage et conclure une convention de parrainage
Se structurer en conformité avec le cahier des charges national des GEM fixé par l’arrêté du 27 juin 2019.
Une attention particulière est portée par l’ARS Île-de-France sur les éléments suivants :
Le nombre cible de personnes fréquentant le GEM dans l’année,
Les plages horaires d’accueil proposées,
La visibilité du GEM sur le territoire (promotion de l’association, participation à des événements, communication sur l’existence du GEM).
Référence : cahier des charges des groupes d’entraide mutuelle fixé par l’arrêté du 27 juin 2019 en application de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles.
Toute demande de financement sera assortie du cerfa de demande de subvention et nécessitera de fournir un ensemble de documents complémentaires.
Le financement
8.7 millions € ont été dédiés en 2024 au financement des GEM en Île-de-France
Les GEM en chiffres
Au 1er janvier 2025, la région Île-de-France compte 92 GEMS dont :
5 GEM orientés autisme,
12 GEM orientés traumatisme crânien et cérébro-lésion,
56 GEM orientés handicap psychique
19 GEM orientés public mixte
Organisation du réseau
Au-delà de l’implication des services de l’Agence régionale de santé, différents acteurs peuvent être ressources :
- CNIGEM : collectif national inter GEM
- FEGEMA : Fédération des GEM autisme
- AFTC : association de familles de traumatisés crâniens et de cerebro-lésés
- FNAPSY : fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie
- CEAPSY : centre ressource troubles psychiques en Île-de-France
- CRAIF : Centre Ressource Autisme Île-de-France