Chutes, plaies cutanées, constipation… ces situations mènent régulièrement à l’hospitalisation des résidents des établissementsd'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Ces problèmes sont fréquents chez les personnes âgées et sont faciles à traiter lorsqu’ils sont pris en charge rapidement. Néanmoins, le personnel soignant n’a pas toujours les moyens de les repérer à temps », indique le Dr Christine Chansiaux-Bucalo, gériatre.
Référente médicale au sein de l’ARS, elle a participé au déploiement de l’expérimentation, pilotée par l’Agence, d’une équipe mobile d’infirmière de nuit dans 21 établissements de la région. Testé depuis 2013, ce dispositif vise en effet à améliorer la continuité des soins en Ehpad et à limiter le nombre d’hospitalisations évitables. « C’est dans ce contexte que nous avons souhaité harmoniser les protocoles de repérage des situations d’urgence par les personnels des Ehpad. De plus, nous avons constaté que peu de structures possèdent de telles procédures », regrette le Dr
Un protocole inédit
Pour remédier à cette situation, un protocole commun à l’usage des personnels soignants est rédigé avec les 21 établissements de l’expérimentation. « Rapidement, nous avons compris que nous avions l’occasion d’élaborer un référentiel qui puisse être déployé et adapté dans chaque maison de retraite francilienne », raconte le médecin.
L’ARS contacte alors la Société de gériatrie et de gérontologie d’Île-de-France pour mener conjointement ce travail. Des groupes de travail sont constitués et des étudiants du diplôme universitaire de médecin coordinateur participent au projet. « Le Pr Jacques Boddaert, de la Pitié-Salpêtrière, et le Dr Dominique Pateron, médecin urgentiste de l’hôpital de Saint-Antoine, nous ont beaucoup aidés, notamment sur la définition des critères d’urgence sur lesquels reposent l’ensemble des protocoles », poursuit le Dr Chansiaux-Bucalo.
Un guide multimédia
Vingt protocoles répartis en quatre catégories (recommandations générales, symptômes neurologiques, symptômes cardio-respiratoires, symptômes digestifs) ont ainsi été rédigés, testés puis diffusés dans toute la région. Chaque Ehpad a reçu une version papier du guide, qui est également disponible sur ordinateur, tablette et mobile.
« Pour que les gens s’emparent pleinement de ces protocoles, il fallait que le support soit moderne. Qu’ils puissent le consulter n’importe où, n’importe quand », insiste le Dr Chansiaux-Bucalo.
L’appropriation de ce nouvel outil passe également par une formation rapide, mais nécessaire. Objectif : informer le personnel des établissements de son existence et s’assurer qu’ils sont en mesure de transmettre les bonnes informations à l’infirmière de nuit ou au Samu en cas de besoin. Il s’agit également de vérifier qu’ils sont capables d’effectuer un certain nombre de gestes techniques (prendre la tension, le pouls, la saturation…) et de repérer les signes de gravité tels que les marbrures.
Valoriser le travail des aides-soignants
Alors que le guide vient de paraître, les premiers retours sont très positifs. « Dans les Ehpad qui le mettent en place, les infirmières ont noté une augmentation des compétences des aides-soignants. De fait, ces derniers voient les patients tous les jours et sont les mieux placés pour signaler les problèmes. Or j’ai eu l’occasion de constater que, bien formés, les aides-soignants alertent toujours à bon escient », détaille le Dr Chansiaux-Bucalo.
Autre point d’amélioration : la communication avec les équipes du Samu, qui affirment recevoir une information plus précise sur les résidents. Ils peuvent ainsi mieux évaluer la situation. Avec, pour conséquence, des hospitalisations plus courtes et mieux adaptées à la condition médicale des patients.
Disponible en version papier au format poche ou sur smartphone, il est toujours à portée de la main. Avant de l’utiliser, vous former à son contenu avec votre médecin référent est souhaitable, au moins pour la fiche pivot « 0 » à laquelle toutes les autres fiches font référence.