Coqueluche : recrudescence de cas en Europe

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En France, depuis le début de l’année 2024, une vingtaine de cas groupés (ou clusters) de coqueluche ont été rapportés à Santé publique France dans 8 régions hexagonales. En 2023, 2 cas groupés avaient été recensé en Île-de-France pour l’ensemble de l’année.

La coqueluche, maladie respiratoire causée par une infection bactérienne. Elle est très contagieuse et provoque des quintes de toux. Sa transmission se fait principalement dans la famille ou en collectivités au contact d’une personne malade présentant une toux.

Même si le nombre de cas de coqueluche a fortement diminué depuis l’introduction du vaccin, une reprise de la circulation de la bactérie pourrait s’intensifier dans les prochains mois au vu des données épidémiologiques actuelles. Les nourrissons non encore vaccinés, et les adolescents et adultes, moins bien protégés s’ils n’ont pas eu des rappels vaccinaux récents, sont les populations les plus touchées. En dehors des frontières françaises, l'Europe connaît actuellement une recrudescence de cas avec des épidémies importantes au Royaume-Uni, en Croatie, ou au Danemark et des hausses significatives en Belgique, Espagne et Allemagne.

La vaccination, seul moyen de protection contre la coqueluche

Bien que les nourrissons de moins de 6 mois soient les plus exposés à présenter des complications et des formes graves de la maladie et un risque de décès, les personnes âgées et certains immunodéprimés font également partie des personnes potentiellement à risque de formes graves et/ou compliquées.

Ainsi la politique de vaccination contre la coqueluche repose sur 3 stratégies complémentaires :

  • La primovaccination précoce et obligatoire des nourrissons à partir de l’âge de 2 mois et l’administration de rappels itératifs recommandés jusqu’à l’âge adulte ;
  • La vaccination des femmes enceintes dès le second trimestre de grossesse ;
  • En absence de vaccination de la mère en cours de grossesse, la vaccination des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie (stratégie dite du cocooning).

Par ailleurs, la vaccination est également recommandée pour les publics suivants :

  • Les personnes identifiées à risque de faire une forme grave dont les personnes immunodéprimées ou les personnes souffrant d'une maladie respiratoire chronique (asthme, broncho-pneumopathies chroniques obstructives...),
  • Les professionnels de santé sont également ciblés par ces recommandations :
    • Les professionnels soignants dans leur ensemble, y compris dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ;
    • Les personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois (maternité, service de néonatalogie et de pédiatrie) devraient être vaccinées en priorité ;
    • Les étudiants des filières médicales et paramédicales ;
    • Les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels ;
    • Les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.

Professionnels de santé, n’oubliez pas de signaler la coqueluche

La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire mais les cas sont à signaler à l'Agence régionale de santé Île-de-France dans deux situations spécifiques : 

  • Dans le cadre du signalement des infections nosocomiales (infection associée aux soins est une infection contractée au cours d'un séjour dans un établissement de soins) ;
  • Lors de la survenue de cas groupés (à partir de 2 cas) qu’ils soient intrafamiliaux ou en collectivités.