La matinée a débuté par les interventions de Damien Vanoverschelde, président de l’AORIF, et Sophie Martinon, directrice générale adjointe de l’ARS Île-de-France. Ces allocutions ont été suivies de la présentation d’une cartographie, réalisée par les équipes de l’ARS, des liens habitat-santé. Cette cartographie, inspirée des déterminants sociaux de la santé selon Dahlgren et Whitehead, vise à illustrer la réciprocité entre les problématiques de santé et les conditions de logement.
Trois grandes catégories de déterminants ont été explorées :
- Individuels, tels que les caractéristiques individuelles des locataires, les comportements et habitudes de vie ou encore les conditions préexistantes ;
- Socio-économiques et culturels, incluant la suroccupation, l’exclusion sociale ou encore la précarité locative, avec des impacts notables sur la santé psychique et physique ;
- Environnementaux, liés à la qualité du bâti (étanchéité, isolations thermique et phonique), de l’air intérieur (risques d’humidité, d’apparition de moisissures, et d’intoxications au monoxyde de carbone), à la présence de nuisibles ou encore aux facteurs urbains (accès aux soins, stress urbain, absence d’infrastructures sportives).
Comme l’a rappelé Julie Jan, de l'ARS Île-de-France, les conditions de logement ont des impacts sur la santé à court ou long terme : « En dessous de 16° Celsius dans un habitat, la fonction respiratoire peut souffrir, et en dessous de 12°, le système cardiovasculaire peut être durement impacté. »
La matinée s’est poursuivie par une table ronde où chercheurs et praticiens, comme Sabine Host (ORS Île-de-France) ou Yankel Fijalkow (UMR LAVUE CNRS), et Capucine Frouin (Ekopolis), ont échangé sur la question : « Connaître pour agir sur la santé des locataires du logement social ».
Un focus particulier a été mis sur la méthodologie Saphir, une approche qui repose sur la mise en récit des conditions de santé dans l’habitat, à travers des entretiens qualitatifs menés auprès de locataires habitant différents types de logements. Les récits collectés permettent d’identifier des problématiques comme les difficultés thermiques, acoustiques ou liées à la qualité de l’air.
En complément, des actions concrètes comme les cafés pédagogiques organisés en bas d’immeubles offrent des espaces d’échange entre locataires et bailleurs. Ces initiatives favorisent une meilleure compréhension des liens santé-habitat et aboutissent à des synthèses discutées en groupes de travail avec les habitants.
La deuxième partie de la journée a permis de traduire ces réflexions en actions concrètes, à travers :
- Des ateliers participatifs : Les participants ont été répartis en sous-groupes pour réfléchir aux moyens nécessaires pour mettre en œuvre les actions discutées lors de la matinée).
- Des retours d’expériences : Une plénière interactive a permis à Hélène Alexandre (Antin Résidences), Magali Legrand (Compagnons bâtisseurs d’Ile-de-France), Nassira Abbas (Plaine Commune Habitat), Alexis Goursolas (Régie Immobilière de la Ville de Paris), ou encore à Gwenael Legrand (Toit et joie Poste Habitat) de partager des initiatives réussies sur le terrain, alternant présentations synthétiques et échanges ouverts avec l’audience.
- Un moment synthèse de la journée : La restitution des ateliers participatifs et des pistes d’actions à mettre en œuvre en lien avec la cartographie initiale e, formant une base pour des actions futures.
Ce séminaire marque une étape clé dans la collaboration entre santé publique et habitat social en Île-de-France. La coopération entre les secteurs autour de ces enjeux doit permettre de construire des solutions durables pour améliorer la qualité de vie et la santé des habitants les plus vulnérables.