Enquête épidémiologique suite aux attentats de janvier 2015 en Île-de-France

Article

La France a connu depuis le début de l’année 2015 deux vagues d’attentats d’une ampleur majeure.

Suite aux événements de janvier 2015 en Ile-de-France, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Île-de-France et l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont mis en place une enquête épidémiologique I.M.P.A.C.T.S (investigation des manifestations traumatiques post attentats et de la prise en charge thérapeutique et de soutien). Elle vise à mesurer les conséquences des événements auprès des personnes impliquées et d’appréhender leurs parcours de soins et d’accompagnement.

L’investigation s’est déroulée du 1er juin 2015 au 30 octobre 2015 et a été menée auprès de 430 personnes exposées. Les résultats seront rendus publics au cours du premier semestre 2016.

Contexte

Les attentats, événements traumatiques, engendrent fréquemment des séquelles psychiques, même en l'absence de blessures physiques, non seulement auprès des victimes bien sûr mais aussi auprès des témoins. Avoir été témoin de ce type d’événement peut entraîner une souffrance qui, dans les mois et l’année qui suivent, est susceptible de devenir fortement invalidante que ce soit sur le plan de la santé mentale, des relations sociales que de la qualité de vie en général.

L’étude I.M.P.A.C.T.S.

Il s’agit de la première étude de ce type menée en France.

Elle permet d’explorer non seulement le ressenti et le vécu

  • des victimes directes (blessés ou menacés)
  • de leurs proches,
  • des témoins vivant ou travaillant à proximité des événements
  • des intervenants impliqués sur les lieux.

La finalité de cette étude est de donner aux acteurs de santé publique des instruments d’évaluation de l’impact en santé mentale. Elle vise également à améliorer la qualité de la prise en charge des patients victimes des attentats de janvier 2015. Il s’agira d’en tirer des préconisations d’organisation pour optimiser la coordination entre les différents acteurs lors de la gestion de ce type de crise, notamment sur la manière de concevoir une aide adaptée aux victimes (psychologique, sociale et juridique).

Les acteurs impliqués

Cette enquête épidémiologique est pilotée régionalement par la Cire IDF, cellule de l’InVS en région Ile-de-France, avec l’appui de l’ARS Île-de-France.

Elle bénéficie du soutien de la Direction Générale de la Santé et du financement de la Fondation d’Aide aux victimes de Terrorisme. Un groupe de travail a été initialement monté avec les responsables des Cellules d’urgences médico-psychologiques (CUMP), le département santé environnement de l’InVS et s’est ouvert aux professionnels et aux associations qui sont intervenus sur le terrain.

Méthodologie

Le recrutement de la population d’étude a été réalisé à partir des listes établies par les acteurs du dispositif de prise en charge mis en place dans les suites immédiates des attaques. Il a été complété par une recherche active sur le terrain des personnes vivant ou exerçant à proximité (rayon de 100 m autour des événements).

Cette méthodologie a permis d’explorer non seulement les victimes directes (blessées ou menacées) mais également les intervenants ayant été impliqués sur les lieux et les témoins vivant ou travaillant à proximité des évènements. Cette dernière population ne fait habituellement pas l’objet d’une recherche active par les services médico-psychologiques et de soutien.

Des entretiens individuels ont été conduits par des psychologues formés au psycho-traumatisme auprès des personnes éligibles ayant donné leur accord pour participer.

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