La première étape d’une démarche d’amélioration passe par la compréhension des facteurs en cause lorsqu’une journée d’hospitalisation est jugée non pertinente, afin de trouver les bons leviers de transformation des organisations.
Selon les études, la part des journées d’hospitalisations non pertinentes varie fortement d’un établissement à un autre, d’un service à un autre. Certains outils ont été développés et utilisés dans les établissements pour objectiver la part de ces hospitalisations non pertinentes et analyser leurs causes.
Dans certains pays, ces outils sont utilisés en routine dans les établissements de santé et les données transmises aux assurances pour justifier de la pertinence de l’hospitalisation du patient (et de l’assuré). En Île-de-France, la démarche est différente : l’objectif n’est pas de contrôler mais d’initier une réflexion autour des pratiques professionnelles, des freins et des blocages qui font qu’un patient reste hospitalisé alors que son état ne le justifie pas et que la prise en charge de sa pathologie pourrait se faire aussi bien hors hospitalisation complète.
Les travaux autour de la thématique « pertinence » engagés par l’Assurance Maladie et l’ARS Île-de-France vont dans ce sens. Le projet régional de santé 2018-2022 accorde une place majeure à la fluidité du parcours de santé, aux liens entre ville et hôpital, particulièrement pour les personnes âgées atteintes de maladies chroniques.
Comment accompagner cette démarche ?
La démarche a pour objectif d’aider les services à mieux s’organiser dans leur activité quotidienne.
L’ARS s’engage à mobiliser l’ensemble des leviers institutionnels dans cet objectif. La démarche se veut opérationnelle et est déclinée en deux phases :
- réalisation d’un audit court basé sur un outil validé, adaptable aux spécificités de certains services et élaboration d’un diagnostic des causes de non pertinence des journées d’hospitalisation,
- accompagnement pour la co-construction d’un plan d’actions et sa mise en œuvre.
L’outil PERTIJOURNEE est mis à disposition par le CERCLH grâce à un financement de l’ARS.
Neuf établissements (et 11 services) intègrent cette démarche en 2019. Le projet dure 18 mois.
Quels sont les gains attendus ?
- identifier et objectiver les freins et les contraintes rencontrés par les soignants,
- objectiver la perception de situations complexes et de dysfonctionnements jusqu’ici mal appréhendés,
- discuter avec les autres services et directions,
- identifier des besoins qui pourraient être accompagnés par l’ARS,
- partager les plans d’actions entre différents établissements de santé et échanger sur les pratiques,
- publier dans une revue scientifique ou présenter les résultats lors de colloques/rencontres sur l’amélioration de la qualité et de la pertinence de la prise en charge,
- améliorer la communication entre les professionnels médicaux, paramédicaux et administratifs,
- créer plus de liens avec les autres acteurs du territoire de santé (SSR, HAD, EHPAD, ville…).
- trouver des solutions de prise en charge plus proches du domicile du patient