L’ouverture d’une filière spécialisée dans la prise en charge addictologique du protoxyde d’azote à l’Hôpital René Muret (AP-HP) répond à des enjeux sanitaires locaux, de forts besoins de ressources de prise en charge sur la Seine-Saint-Denis (93) et d’améliorer l’attractivité du centre hospitalier en développant son activité de recherche et d’innovation. Cette ouverture s’inscrit dans un constat de consommation toujours accrue.
Selon les dernières données 2025 du Centre d'addictovigilance de Paris (CEIP-A), l’âge moyen des usagers est de 21 ans et 84 % sont majeurs. Après une hausse jusqu’en 2024, la part des mineurs baisse légèrement en 2025 et représente désormais 16 %. En 2025, les hommes restent majoritaires parmi les usagers ayant déclaré des complications (54 %), mais la part des femmes continue d’augmenter (46 % contre 42 % en 2024), illustrant une féminisation progressive de ces complications. Les mineurs concernés sont majoritairement scolarisés et vivent chez leurs parents, tandis que parmi les majeurs figurent des étudiants et des jeunes professionnels.
Le dispositif de prise en charge et d’accompagnement a plusieurs objectifs :
Faire monter en compétences les professionnels concernés sur le repérage de l’addiction au protoxyde d’azote,
Contribuer à la création d’une filière rapide de prise en charge spécialisée en addictologie pour proposer des soins à des patients qui échappent fréquemment au repérage,
Participer aux missions de prévention en lien avec la municipalité de Sevran, en particulier auprès des jeunes,
Contribuer à l’activité de recherche et aux réseaux qui se constituent en France pour mieux comprendre cette addiction.
Ce dispositif se distingue par sa complémentarité médicale entre prise en charge des conduites addictives et soins de rééducation en neurologie chez les personnes ayant eu des séquelles suite à leur consommation de protoxyde, telles que, notamment, des troubles de la motricité pouvant aller jusqu’à la paralysie de certaines parties du corps.
Relance de la campagne de communication « Le proto, c’est trop risqué d’en rire »
Face à la montée en puissance de la consommation de protoxyde d’azote et ses conséquences notamment en matière d’accidentologie, les Agences régionales de santé Hauts-de-France et Île-de-France ont co-réalisé, dès 2023, une campagne de prévention « Le proto, c’est trop risqué d’en rire ». Cette campagne de prévention vise tout particulièrement les 15-25 ans et poursuit trois objectifs majeurs :
Améliorer l’information des jeunes et de leur entourage sur le protoxyde d’azote et les risques liés à sa consommation ;
Réduire la « désirabilité sociale » associée à l’usage de cette substance ;
Favoriser le relais vers les professionnels de santé ou d’accompagnement, pour permettre aux jeunes de parler de leur consommation ou d’engager une prise en charge si nécessaire.
Elle repose sur 3 axes complémentaires :
Capter l’attention des jeunes : la campagne s’appuie sur 3 spots audio et vidéo qui racontent l’expérience vécue par un proche de consommateur, dans des situations de consommation différentes.
Informer et prévenir : un partenariat avec Jamy Gourmaud et un site ressources pour le grand public : parlons-proto.fr
Relayer le message institutionnel : un kit de communication pour les partenaires des deux ARS accessible en ligne (télécharger le kit communication)
Cette campagne est rediffusée tout au long de ce mois de décembre et jusqu’à fin janvier 2026 à la fois par voie d’affichage dans de nombreux espaces fréquentés par les jeunes consommateurs (campus universitaires, missions locales, fast-foods, salles de sport, bars, commerces) ainsi que sur les réseaux sociaux (Meta, TikTok, Snapchat et YouTube). Par ailleurs, lors de la nuit du 31 décembre au 1er janvier, près de 5 000 écrans relayeront la campagne dans les transports franciliens.
Le protoxyde d’azote : des risques pour soi et pour les autres
Le protoxyde d’azote (N²O) est un gaz incolore, d’odeur et de saveur légèrement sucrées. Il est utilisé dans le champ médical, mélangé à de l’oxygène pour son action anesthésiante/analgésiante, ou bien encore dans le domaine culinaire pour les siphons à Chantilly. Le « proto » appelé encore « ballon » est également utilisé de façon détournée en raison de son effet euphorisant lorsqu’il est aspiré ou inhaler.
Il devient alors une substance addictive pouvant engendrer des symptômes plus ou moins graves, que la consommation soit occasionnelle ou fréquente : signes neurologiques, cardio-vasculaires, manifestations psychiques ou encore traumatismes et chutes. Consommer du protoxyde engendre aussi des risques pour les autres, notamment des accidents de la route (perte de contrôle du véhicule pouvant mettre en danger la vie d’autrui) ou encore une pollution des sols due aux capsules vides laissées sur la voie publique.
La vente est interdite aux mineurs et certaines communes ont pris des arrêtés d’interdiction de consommation sur la voie publique.
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