Protoxyde d’azote : attention aux usages détournés

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Protoxyde d'azote

Le protoxyde d'azote, aussi connu sous le nom de gaz hilarant ou “proto”, est un gaz d'usage courant stocké notamment dans des cartouches pour siphon à chantilly ou des aérosols. Utilisé de façon détournée et abusive, il peut avoir des conséquences neurologiques très lourdes sur les consommateurs. Mise au point sur le sujet.

Qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?

Le protoxyde d’azote est un gaz incolore et de saveur légèrement sucrée, utilisé notamment en milieu hospitalier en tant qu’analgésique.

Il est consommé de façon détournée à partir d’aérosols notamment, de capsules de chantilly, ou ballons.

Inhalé, il provoque des réactions euphorisantes : rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives ou visuelles. Les effets apparaissent et disparaissent très rapidement. Son usage est de ce fait banalisé, surtout auprès des adolescents.

L’abus de ce gaz est connu depuis de nombreuses années, même si sa consommation est en forte hausse depuis 5 ans. Dans le contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19 (confinements, nombreuses restrictions, etc.), sa consommation est en très nette recrudescence ces derniers mois.

Il concerne un public de plus en plus jeune (13-20 ans). Consommé dans un contexte récréatif de groupe, mais parfois aussi par un consommateur isolé, le protoxyde d’azote peut également être associé à d’autres substances (alcool, cannabis, etc.).

Il a un potentiel d’abus et de dépendance avéré, mais largement sous-estimé, avec un risque de perte de contrôle : certains en consomment jusqu’à 200 cartouches par jour. Le syndrome de sevrage peut être important avec anxiété, agitation, douleurs abdominales et tremblements.

Quels sont les risques d’un usage détourné du “proto” ?

Une consommation abusive et massive du protoxyde d’azote peut entraîner des séquelles lourdes pour les utilisateurs avec des risques :

  • de troubles neurologiques graves causés par une carence en vitamine B12. Elle peut entraîner des fourmillements ou picotements des membres, des vertiges ou troubles de l’équilibre et parfois des difficultés motrices (pouvant aller jusqu’à la paraplégie)
  • d’apparition d’une anxiété, d’une anémie ou des maux de tête réguliers
  • de brûlures graves par explosion des bonbonnes ou des engelures sur la peau dues au contact avec le gaz froid
  • de chute grave lors d’une perte de connaissance causée par la consommation des cartouches

La récupération peut être incomplète. Des séquelles sont possibles et nécessitent une rééducation. Une atteinte cognitive à long terme n’est pas exclue en raison de la carence en vitamine B12 mais aussi de manques d’oxygénation du cerveau (hypoxies cérébrales) répétés.

Vers qui se tourner ?

En cas de doute face à l’apparition de symptômes chez votre enfant, n’hésitez pas à demander l’avis de votre médecin. Il saura vous conseiller, réaliser si nécessaire un bilan neurologique en urgence et mettre en place un traitement adapté. Il pourra vous orienter vers des référents en addictologie, en psychiatrie présents en Île-de-France si cela se révèle nécessaire.

En savoir + : Drogues-info-services.fr

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