Accédez au replay du webinaire du 8 mars 2022
Contexte :
Conformément à la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose initiée par Agnès Buzyn en 2019, et consolidée dans son action par le plan national annoncé par Emmanuel Macron le 12 janvier 2022, l’Île-de-France, territoire expérimental dès 2019, déploie ses filières endométrioses, soutenues par l’ARS Île-de-France.
Objectif :
L’objectif de ce webinaire est d’expliquer l’intérêt de la mise en place de ces filières aux professionnels dans leur pratique quotidienne, et in fine pour leurs patientes. Le parcours de soins des femmes atteintes d’endométriose doit être organisé en proximité, par les professionnels du premier recours, et coordonné si nécessaire avec des centres de recours puis d’expertise, en fonction du tableau clinique présenté par la patiente. Ce webinaire sera l’occasion de rappeler les enjeux de la structuration de ces filières et de présenter leur organisation territoriale. Cette réunion d’information cible donc avant tout les professionnels de premiers recours, et notamment ceux plus directement impliqués dans la prise en charge des femmes concernées.
Ce webinaire se donne pour ambition de démontrer comment l’organisation en filière va permettre d’aider les professionnels du premier recours à prendre en charge, en proximité, les femmes atteintes d’endométriose, au travers notamment des différents outils qu’ils auront à disposition afin de gagner en connaissances et compétences.
18h00 |
L’endométriose, une priorité régionale pour l’ARS Île-de-France, région pilote Amélie VERDIER, Directrice Générale de l’Agence Régionale de Santé Île-de-France |
18h10 |
L’enjeu des filières endométriose, au cœur de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose Dr Laure POIRAT, conseillère médicale pathologies chroniques, de la Direction Générale de l’Offre de Soins, du Ministère des Solidarités et de la Santé |
18h20 |
Les enjeux pour les patientes Association de patientes EndoFrance |
18h30 |
Structuration des filières endométriose en Île-de-France Dr Elisabeth D’ESTAINTOT, référente médicale douleur/PMA/soins palliatifs de la Direction de l’Offre de Soins de l’ARS Île-de-France |
18h45 |
Comment l’organisation en filières peut-elle aider les professionnels dans leur pratique quotidienne ? Outils pour la montée en compétences des professionnels du premier recours Dr Eric SAUVANET – GH Paris Saint Joseph, et Dr Anne-Elodie MILLISCHER – Institut de la Femme et de l’Endométriose, Filière EndoSud IDF Aide au diagnostic Dr Frédéric CHICHE – Cinique de l’Estrée, Pr Cyril TOUBOUL – AP-HP Hôpital Tenon, Pr Marcos BALLESTER – GH Diaconesses Croix Saint Simon, Filière Paris Est, 93, 77 et 95 Est Assurer le suivi en ville des patientes Pr Jean-Marc AYOUBI - hôpital Foch, et Dr Georges BADER – Clinique Hartmann, Filière 92 Centre et Nord, 95 Sud Diagnostic précoce et incertitude diagnostique Pr Arnaud Fauconnier – CHI Poissy-St-Germain, Dr Pierre Panel – CH de Versailles, Filière 78 et 95 Ouest |
19h40 |
Questions/réponses |
Question : comment est-il possible d'être intégré dans ces filières ?
Réponse : Tout professionnel de santé impliqué dans la prise en charge des femmes atteintes d’endométriose (radiologues, médecins généralistes, gynécologues, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, kinésithérapeutes et ostéopathes) peut intégrer la filière endométriose de son territoire d’exercice selon le découpage territorial qui a été définit (cf cartographie des filières endométriose : https://santegraphie.fr/mviewer3/?config=apps/filieres_endometrioses.xml#). Chaque filière disposera d’une charte d’adhésion qui permettra de coordonner l’intégration des professionnels dans les filières. En devenant membre d’une filière, tout professionnel de santé doit s’engager à se former pour pouvoir assurer une prise en charge de qualité, en proximité, des patientes atteintes d’endométriose. Les coordonnées des filières sont disponibles dans les supports de présentation, vous pouvez d’ores et déjà prendre attache avec ces dernières.
Question : Dans le cadre de suivi de patientes atteintes d’endométriose, comment pourrions-nous avoir accès à des référents dans tous les domaines compétents (médecins, gynécologues, sages-femmes, kinésithérapeutes, ostéopathes, nutritionniste, naturopathe) ?
Réponse : Les filières tiendront un annuaire des professionnels formés et des structures compétentes du territoire, qui auront signé la charte d’adhésion, afin que vous puissiez orienter vos patientes vers le bon professionnel, au bon moment, au juste niveau. Elles constitueront un réseau de professionnels de soins pour offrir un accompagnement global et un parcours coordonné aux patientes. Chaque filière va se structurer pour mettre en place un numéro d’appel et des RCP de niveau 1 pour vous permettre d’avoir accès à ces référents.
Question : Y a-t-il un annuaire de centres radiologiques experts en endométriose ?
Réponse : La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose prévoit d’identifier des centres experts en imagerie à travers les filières territoriales, et de mettre en place un maillage territorial gradué de réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) "radio cliniques" à visée diagnostique ou thérapeutique, dont l'organisation sera à la main des filières territoriales. D’ici cet appel à projet, chaque filière dispose déjà d’un annuaire de centres compétents vers lesquels orienter vos patientes.
Question : Les filières endométriose seront-elles créées en lien avec les DAC et CPTS ?
Réponse : Les coordonnateurs des filières endométriose seront amenés à travailler en lien très étroit avec les dispositifs d’appui à la coordination (DAC) et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), et prendront contact dès leur recrutement achevé.
Question : Une patiente peut être diagnostiquée endométriose seulement grâce à sa clinique si l'imagerie ne dit rien ?
Réponse : Il convient de partir de la clinique, en conduisant un interrogatoire bien précis pour rechercher les signes pouvant évoquer une endométriose et les symptômes localisateurs d’endométriose profonde ainsi que la réalisation des explorations complémentaires de première intention selon les recommandations de la HAS.
Question : L’endométriose sans présence de kyste endométriotique influe-t-elle négativement sur la fertilité de la patiente et si oui... quel traitement pour favoriser cette fertilité
Réponse : Oui, une endométriose sans présence de kyste endométriotique peut influer négativement sur la fertilité de la patiente. Les traitements de l’infertilité sont détaillés dans les recommandations de la HAS.
Question : Qu’en est-il du test salivaire dans le diagnostic d’endométrioses chez des adolescentes ?
Réponse : Le test salivaire a fait l’objet d’une étude prospective préliminaire dont les résultats, et son rôle dans la stratégie diagnostique de l’endométriose doivent être confirmés. https://www.mdpi.com/2077-0383/11/3/612
Question : Actuellement, tout le monde confond dysménorrhée et endométriose. Faut-il revenir dans les années 90 pour faire systématiquement la cœlioscopie ? Car les résultats des IRM sont souvent contradictoires.
Réponse : La réalisation d’une cœlioscopie dans le seul but de confirmer le diagnostic n’est pas recommandée. La cœlioscopie diagnostique peut être indiquée, en examen de seconde intention, en cas de suspicion clinique d’endométriose, alors que les examens préopératoires n’en ont pas fait la preuve. L’indication de cette cœlioscopie diagnostique doit s’insérer dans une stratégie de prise en charge des douleurs ou de l’infertilité, et être discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-01/prise_en_charge_de_lendiometriose_-_demarche_diagnostique_et_traitement_medical_-_fiche_de_synthese.pdf
Question : Quid des femmes ménopausées avec endométriose symptomatique ?
Réponse : Les femmes ménopausées avec endométriose symptomatique doivent être prises en charge par une équipe pluridisciplinaire afin de définir une stratégie thérapeutique.
Question : A partir de quel âge peut-on adresser les patientes dans un réseau spécialisé ?
Réponse : Les femmes de tout âge, après la puberté, peuvent être adressées pour une prise en charge dans le cadre des filières endométriose.
Question : Une nouvelle session MOOC endométriose est-elle prévue ?
Réponse : Le MOOC endométriose est un programme d’apprentissage en ligne, gratuit, et accessible à tous.
Question : Quels conseils de formation pour les professionnels paramédicaux (ostéopathe, kiné) ? Où se former ?
Réponse :
-
- DU douleur pelvienne chronique – Université de Nantes
- Santé académie : Formation DPC Médecin en vidéo | Santé Académie (santeacademie.com)
- Journées de formation de resendo et centre de l'endométriose du GHPSJ Programme 2022 - Resendo Congrès (resendo-congres.fr)
- Kiné-formations :
- IPPP : Endométriose : place et rôle du kinésithérapeute
- Réseau Lutte Contre la Douleur chronique (LCD)
Question : Pourriez-vous indiquer des adresses pratiques d'instituts de formation ?
Réponse :
-
- Pour les médecins généralistes et les sages-femmes :
- HealthEvents : Prise en charge de l’endométriose
- Doctrio : Diagnostic et prise en charge de l’endométriose
- Santé académie : Mieux diagnostiquer l’endométriose et orienter ses patientes
- Ambroise Paré Formation : Diagnostic et prise en charge
- Formecho : Endométriose – la consultation de premier recours
- Medicformation : Endométriose Dépister Aborder Orienter
- Erevo : Prise en charge des problématiques de santé de la femme – l’endométriose
- GEMA :
- VFL Formation : L’endométriose : diagnostic et prise en charge
- Pour les gynécologues :
- DIU Endométriose et de l’adénomyose (multidisciplinaire et généraliste de prise en charge de l’endométriose) – Université de Bordeaux, Lille et Lyon
- Masterclass de la SEUD
- DU Gynécologie de l’infertilité et AMP – Université de Paris
- DU Approfondissement du traitement de l’infertilité – Université Paris-Saclay
- Pour les radiologues :
- FORCOMED :
- Société Française de Radiologie : endométriose pelvienne : comment je fais et comment j’interprète mon échographie et autres sessions ponctuelles
- Société d’Imagerie de la Femme (SIFEM)
- Pour les médecins généralistes et les sages-femmes :
Question : Est-ce que les masseurs-kinésithérapeutes seront des acteurs importants dans la prise en charge des patientes et prévoyez-vous de mettre en place un système d’auto-rééducation et d’éducation thérapeutique spécifique et systématique ?
Réponse : Oui, les masseurs-kinésithérapeutes, et les ostéopathes, jouent un rôle très important dans la prise en charge des patientes, notamment pour la prise en charge de la douleur. La stratégie nationale prévoit de développer, en lien avec les ARS les programmes d’éducation thérapeutique au sein des filières territoriales, en lien avec les associations de patientes pour mieux prendre en charge la douleur.
Question : Je suis masseur kinésithérapeute spécialisée en rééducation pelvi périnéale. J'ai eu beaucoup de patientes pour douleur lors des rapports (un des symptômes connus de l'endométriose). En posant la question certaines me disait que personne ne leur avait posé la question. Les MK en pelvi périnéo sont parfois aussi les premiers à mettre un mot ou en tout cas à tenter d'aiguiller les femmes avec douleurs pelviennes.
Réponse : Oui, les douleurs lors des rapports sexuels sont des symptômes évocateurs d’une endométriose. Cette question doit faire partie du bilan systématique des femmes atteintes.
Question : L’endométriose augmente de fréquence ?
Réponse : L’endométriose est une pathologie mal connue, pour laquelle la recherche avance et les diagnostics sont mieux posés. Aussi, le nombre de diagnostic augmente, mais cela ne veut pas forcément dire que la prévalence augmente.
Question : J’accompagne en ostéopathie gynécologique des femmes atteintes d endométriose depuis plus de 20 ans et je m’appuie essentiellement sur le réseau RESENDO de st Joseph mais il me semble que nous pourrons étendre à toute l’Île-de-France / France cette possibilité ? Avec une vision d’une médecine intégrative. Le but étant la santé des femmes et leur meilleure prise en charge.
Réponse : Tout à fait d’accord, c’est l’objectif des filières endométriose qui sont déployées en Île-de-France, région pilote depuis 2019, et aux autres régions de France d’ici 2023.