L’ARS Île-de-France a fait le choix, avec ses délégations départementales, d’une réponse au plus près des besoins en déclinant les mesures de cette boîte à outils au niveau départemental en lien avec les acteurs de la santé du territoire.
C’est le cas dans les Yvelines où la délégation départementale de l’ARS a mis en place, en concertation avec tous les acteurs de terrain, le SAMU, les hôpitaux publics et privés, les EHPAD et les structures de ville des mesures organisationnelles, notamment en termes de ressources humaines, afin de pallier les difficultés constatées sur le territoire.
Consensus territorial – Soutenir les EHPAD et les SSIAD les plus en tension
D’une manière concertée avec l’ensemble des acteurs du département, il a été décidé pour le département des Yvelines de focaliser prioritairement les mesures et dispositifs sur le renforcement de la prise en charge des personnes âgées en amont et en aval de l’hospitalisation pour réduire la pression sur les urgences, partant du constat que la part des personnes âgées représente plus de 70% des passages aux urgences. Pour fluidifier le parcours de soins des personnes âgées et éviter les passages aux urgences non nécessaires, un travail a été mené pour optimiser les ressources humaines disponibles plus spécifiquement sur le parcours des personnes âgées à domicile ou en EPHAD.
Afin d’établir une cartographie des établissements les plus sensibles selon des critères définis et pondérés par des facteurs spécifiques (existence de dispositifs de télémédecine, nombre de résidents sans médecin traitant…), une enquête préparée avec le SAMU78 et les filières gériatriques a été réalisée auprès des 90 EHPAD du département qui ont tous répondu.
Cette cartographie a pu être partagée afin que chacun ait la meilleure visibilité de la situation.
La délégation départementale mobilise l’ensemble des ressources humaines disponibles dans le département pour assurer la continuité de l’accompagnement médical et paramédical des personnes âgées en EHPAD ou à domicile :
- Mobilisation du personnel de santé au sein de l’organisme gestionnaire, notamment des groupes privés;
- Mobilisation du personnel de santé au sein du département par des conventions entre EHPAD et médecins ou infirmiers libéraux. Financement de ce temps médical et soignant supplémentaire par l’ARS.
- Recours aux infirmiers libéraux par les SSIAD via une convention et un financement des surcoûts par l’ARS.
- Augmentation du temps de médecin prescripteur et/ou coordonnateurs dans les EHPAD et financement des surcoûts par l’ARS.
- Financement par l’ARS d’astreintes d’IDE de nuit dans les EHPAD du 1er juillet au 30 septembre par anticipation des résultats des appels à candidature lancés en juin 2022.
- Possibilité de déléguer l’organisation et la prise de rdv médicaux des résidents, normalement à la charge des IDE en EHPAD, à des CDD de secrétariat médical et recentrer les activités des IDE sur le soin. Financement de ces CDD par l’ARS pour les EHPAD habilités à l’aide sociale pour l’équivalent d’un ETP pendant 2 mois.
- Possibilité de recrutement anticipé des étudiants en soins infirmiers et élèves aides-soignants en attente de délivrance de leur diplôme.
Renforcer la coopération ville-hôpital
La gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 a montré qu’il était indispensable de renforcer le lien entre les professionnels de ville et l’hôpital. La délégation départementale s’est attachée à augmenter les moyens des Maisons Médicales de Garde (MMG), qui assurent des consultations de médecins généralistes en dehors des horaires d’ouverture des cabinets, ce qui tend à réduire les passages aux urgences faute d’avoir pu consulter son médecin traitant.
Plusieurs mesures ont été ainsi déployées dans les Yvelines :
En amont des urgences : limiter les passages aux urgences non nécessaires
- Un réel appui du service d’accès aux soins (SAS) qui permet d’orienter un patient à la recherche d’un médecin et sans médecin traitant vers des professionnels engagés dans la démarche. Le département des Yvelines est l’un des 12 départements expérimentateurs de ce dispositif qui a débuté en janvier 2022 ; la campagne de communication auprès des médecins libéraux souhaitant pouvoir s’inclure dans ce dispositif au moins sur la période estivale, continue.
- Diffusion d’une plaquette d’information au grand public sur les services de soins non programmés accessibles en journée, en soirée et en week-end.
- Déploiement d’équipes de bénévoles dans certains SAU afin de pouvoir assurer une « humanisation » des urgences actuellement sous tension.
- Mobilisation, sur les zones les plus fragiles, de véhicules d’intervention du SDIS78.
- Mise en place d’un dispositif de téléconsultations en horaires soir et week-end par des médecins ; le cas échéant, mise à disposition d’un téléassistant à domicile pour assister le médecin dans la téléconsultation.
En dehors des horaires d’ouverture des cabinets de médecine de ville (soirée ou week-end) les Franciliens peuvent se rendre dans l’une des maisons médicales de garde de la région.
Pour connaître les lieux de consultation de garde, consultez la cartographie
En aval des urgences ou de l’hospitalisation : pour faciliter la sortie d’hospitalisation
- Mobilisation des services d’Hospitalisation à Domicile (HAD) pour venir en soutien et faciliter les sorties d’hospitalisations.
- Mise en place d’un dispositif d’hébergement temporaire en EHPAD afin de prendre en charge des patients en sortie d’hospitalisation (médecine ou soins de suite et de réadaptation) : 24 EHPAD sont inscrits dans le dispositif. Cette mesure permet de fluidifier l’aval en facilitant les sorties d’hospitalisation et permet d’accueillir les personnes jusqu’à 30 jours.
- Mobilisation d’infirmiers libéraux qui souhaitent venir en soutien des établissements ; via une plateforme d’inscription.
Fluidifier le parcours de soins des patients au sein des établissements hospitaliers et médico-sociaux
A ce titre, des “bed managers” ont été installés dans l’ensemble des établissements de santé des Yvelines afin de veiller à la disponibilité des lits et à la fluidification du parcours des patients, mais aussi pour alerter lors des situations de tension.