Du côté des territoires : « Un rôle central dans l’accès à la santé pour les étudiants »

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Chaque semaine, l'Agence met en lumière un dispositif, un programme déployé sur le terrain par des acteurs de la santé publique partenaires dans le cadre de sa lettre d’information. Cette semaine, zoom sur le service universitaire de santé de CY Université Cergy.

Entretien avec le Dr Anne Curan, médecin-directrice du service universitaire de santé de CY Université Cergy


A Cergy nous nous centrons sur des missions de prévention, avec un rôle d’accompagnement pour les étudiant(e)s. L’accent est mis sur 4 thématiques : santé mentale, santé sexuelle, alimentation et sport, et les addictions. Puis la prise en charge des étudiant-e-s porteur-e-s de handicap avec l’organisation de tiers-temps et de l’aide sur l’ordinateur. Nous avons une petite équipe constituée d’un médecin, d’infirmiers, d’une psychologue, d’une diététicienne ainsi que d’un psychiatre et d’une interne en médecine.

Une réforme est en cours afin de territorialiser nos services et faire en sorte d’inclure dans notre périmètre d’activité des écoles n’ayant pas de service de santé et de travailler avec d’autres établissements qui sont hors universités. Par exemple les BTS (Brevet de Technicien Supérieur), qui sont dans une zone grise car situés au sein des lycées et dont les services médicaux ne peuvent s’en occuper.

Nous sommes sollicités sur le dépistage de fragilité chez les jeunes avec désormais un examen de prévention obligatoire : un bilan médical en première année. Pour une durée de 30 minutes, nous allons explorer avec l’étudiant(e) ses antécédents, ses difficultés, sa santé psychique, sociale et scolaire.

Il est important d’avoir un rôle sur l’orientation vers les services de soins, notamment pour les étudiants venant de province ou encore des étudiants étrangers. Nous avons, comme sur beaucoup de territoires, une problématique d’accès au médecin traitant.

Lors de l’épidémie de Covid, nous avons participé à la lutte contre l’épidémie avec du contact-tracing, de la vaccination et également la distribution d’auto-tests pour les étudiant-e-s.

Notre communication

Nous faisons une présentation du service au sein des amphithéâtres de rentrée, il existe des renseignements dans le guide étudiant et nous sommes aussi sur les réseaux sociaux. Nous nous faisons connaître également par l’intermédiaire de ces fameux bilans de première année. Nous cherchons à être présent sur les campus avec des évènements thématiques en lien avec nos partenaires.

Durant longtemps, les services universitaires étaient enfermés, alors qu’il faut sortir, il est important de se connaître.

Nos partenaires

Nous comptons comme partenaires l’assurance maladie ainsi que quelques associations. Nous avons également la chance d’avoir, en lien avec la ville de Cergy, un Contrat Local de Santé (CLS) ainsi qu’un Conseil Local de Santé mentale (CLSM).

Il existe un travail étroit entre l’université et la communauté d’agglomération sur le déficit de logement existant sur notre territoire. Cette année nous avons organisé avec nos partenaires le « village santé des jeune ».

La santé mentale  

Les jeunes ont ressenti l’impact des confinements. L’accès au psychiatre est compris dans la prise en charge et ne laisse pas de trace sur la carte vitale, ce qui est important pour certains jeunes, pour qui la santé mentale est un sujet parfois tabou.

Nous déployons le programme PSSM (Premiers Secours en Santé Mentale) qui permet de faciliter la capacité d’aller vers, d’orienter, d’aider, de tendre la main. Il y a également le projet d’ambassadeur santé avec 5 ambassadeurs santé l’an dernier et 6 cette année.  L’aller vers par les pairs marche vraiment bien. Il y a une capacité des ambassadeurs à aller chercher leurs camarades, c’est également eux qui font la communication sur la santé pour l’Université.

Il y a une importance générationnelle pour porter les messages. Le CODES 95 vient en appui en étant un pôle ressource avec des supports, et de la documentation.

Le sport et l’alimentation

Le CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) maintient son repas à un euro pour tous les boursiers. Nous travaillons étroitement avec un enseignant en sport, qui vient en complément du travail de la diététicienne. Il y a des grands soucis d'anorexie et d'obésité parmi les étudiants.

Beaucoup d'étudiants ont une pratique sportive solitaire, mais la sociabilité est vraiment cruciale, lorsqu’un étudiant ne va pas bien, nous l’accompagnons vers une pratique sportive collective. Nous cherchons à travailler sur des évènements sports et santé, par exemple pour le jour du Campus Day, qui est un énorme rassemblement de jeunes.

La santé sexuelle

Nous avons cherché à avoir une sage-femme mais cela fût trop compliqué, nous avons néanmoins des tests de grossesse et des pilules du lendemain. Le sujet sur lequel nous aimerions nous mobiliser davantage est les agressions sexistes et sexuelles.

Les addictions

Nous cherchons à évaluer la consommation, notamment sur les jeux vidéo et le cannabis. Les week-ends d’intégration peuvent parfois poser problème, nous préparons alors une Festi-box qui contient des préservatifs, des bouchons d’oreille, un éthylotest entre autres.