Du côté des territoires : Présentation du service "CAP Santé de la Sauvegarde des Yvelines"

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Chaque semaine, l'Agence met en lumière un dispositif déployé sur le terrain par des acteurs de la santé publique partenaires dans le cadre de sa lettre d’information. Cette semaine, focus sur le service CAP Santé de la Sauvegarde des Yvelines et son dispositif de santé psychique.

« Nous faisons de l’aller-vers depuis 20 ans »


Entretien avec Mikael Quilliou-Rioual, Directeur de CAP Santé

Le service CAP Santé existe depuis 2009, et propose depuis plus de 20 ans des services dans le champ de la santé psychique au niveau du département des Yvelines. Ce service de la Sauvegarde des Yvelines coordonne deux équipes mobiles qui interviennent sur l’ensemble des Yvelines.

Le dispositif est cofinancé par l’ARS IDF et la DDETS (Direction départementale de l’emploi du travail et des solidarités) ainsi que les politiques d’évaluation et d’orientation en santé psychique. Celles concernant l’aide aux Bénéficiaires de la Protection Internationale (BPI) sont financées par la préfecture.

Par ailleurs, nous entendons régulièrement le concept d’aller-vers comme quelque chose d’innovant et mis en pratique récemment alors qu’il faut savoir que nous faisons de l’aller vers depuis 20 ans.

L’équipe intervient actuellement dans 21 établissements d’hébergements des Yvelines auprès de publics précaires. Deux infirmières et trois psychologues, coordonnées par une responsable de service, conduisent le projet de ce service. Concrètement nous faisons une réunion par semaine à Meulan-les-Mureaux dans les locaux de l’ITEP Jeanne Chevillotte appartenant à la Sauvegarde, le mardi matin de 9h à 10h30. Le reste de la semaine, l’équipe est ambulatoire et chaque professionnel se rend pour des temps dédiés sur les lieux d’intervention. Cette équipe pluridisciplinaire intervient essentiellement dans des centres d’hébergements comme les CADA (Centres d’accueil de demandeurs d’asile) ou des CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale), et tient des permanences dans des structures partenaires comme ADOMA, COALIA (structures d’accueil de demandeurs d’asile) ou les établissements du champ de lutte contre les exclusions de la Sauvegarde.

Les infirmières font de l’évaluation et de l’orientation en santé psychique, et les psychologues assurent les suivis en santé psychique auprès des Bénéficiaires de la Protection Internationale.

Un autre dispositif a été monté en Août 2022 grâce à un appel à projets de la DDETS pour accompagner les personnes ukrainiennes sur le plan de la santé psychique, pour lequel nous avons bénéficié d’un financement nouveau. Il a donc été question d’ouvrir 4 permanences de psychologues réparties sur le territoire des Yvelines.

L’idée derrière ces dispositifs est que chaque personne, liée à son parcours, à son environnement, peut avoir le besoin d’échanger sur ces souffrances psychiques. Les personnes consultées arrivent au départ avec un mal de dos, des problèmes de sommeil ce qui donne lieu à une consultation classique somatique. Ensuite les infirmières posent des questions sur l’anxiété, l’angoisse et in fine sur un volet plus psychique. Les personnes rencontrées sont la plupart du temps dans une situation de grande précarité avec un stress psychosomatique lié à des parcours migratoires traumatisants. Notre stratégie d’accompagnement psychique vient se situer en parallèle du parcours d’insertion et d’ouverture des droits de ces personnes.

Les équipes cherchent à savoir ce qui occasionne les freins aux soins chez les personnes consultées.

L’équipe est très flexible, le dispositif pour les personnes ukrainiennes a été monté en 10 jours et nous avons tenu en septembre la première permanence. Les 6 professionnels de cette équipe ont un engagement personnel dans leurs actions professionnelles qu’il convient de saluer car les situations sont souvent très complexes.

Les personnes accompagnées par les psychologues sont bénéficiaires de la protection internationale (BPI). Certaines permanences se font dans des lieux comme des centres sociaux. En se rendant aux permanences, les personnes accompagnées se trouvent dans un lieu neutre, c’est la psychologue qui orchestre elle-même ses RDV. Les infirmières coordonnent aussi elles-mêmes leurs actions.

L’intérêt de la structure est d’avoir réduit tous les supports comme les locaux. Ce sont les infirmières qui se rendent sur les structures et s’adressent à un public hors circuit des soins classiques de droit commun.

Nous avons innové avec une convention départementale avec nos principaux partenaires, l’idée était de pouvoir changer de lieu d’accueil le plus rapidement possible, de « switcher » plus vite pour toujours atteindre des publics et parfois des équipes en demandes.

De ce point de vue, sous la gouverne de la Responsable de service, Madame Carole Lacour, les équipes sont autonomes et gèrent leurs activités dans les établissements comme elles le souhaitent.

Les besoins en santé psychiques sont de plus en plus importants pour les publics de références car les parcours migratoires sont de plus en plus complexes et souvent les épisodes de situations traumatisantes et ceci dans un environnement qui offre de moins en moins de moyens en accompagnement psychique.